Le gouverneur du Oaxaca provoque une miniguerre civile dans la capitale de l’État
Un rapport révèle que le PRI offre 300 pesos par jeune qui provoquerait les manifestants pacifiques
Par Nancy Davies
Via la Narcosphére
15 juillet 2007
30 juin 2007- Vendredi 29 juin, une lettre signée avertissant le public était publiée dans le quotidien Noticias. Soit son auteur, un certain Patricio Solari, agit en toute bonne foi, soit c’est un provocateur, je ne sais pas. Mais il dresse les grandes lignes d’un plan que nous avons déjà vu à l’œuvre dans son stade initial avec la douzaine de commerçants du centre-ville se confrontant au sit-in des professeurs de l’APPO (Assemblée populaire des peuples de Oaxaca) avec d’un ultimatum. Solari cite l’ex-« chef de la police », Manuel Vera Salinas, comme étant recruté avec d’autres anciens chefs. Ils auraient dirigé les infiltrés sélectionnés pour être à l’intérieur du campement. L’ancien policier, armé, aurait provoqué la fusillade — ceci au milieu du zócalo (« place centrale ») occupé non seulement par des militants et des enseignants, mais aussi par des vendeurs, des touristes, des enfants et des familles. Les infiltrés tirant sur une colonne de manifestants auraient provoqué la mêlée, entraînant l’intervention de la police judiciaire, de la police d’État, etc.
Un article de Noticias daté du samedi affirme que le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) paie jusqu’à 300 pesos par jeune qui participerait à une confrontation physique.
« Diviser pour mieux régner » est une stratégie ancienne et bien documentée dans le Oaxaca rural où il est facile de déclencher des batailles à propos de l’eau et de la terre. Mais en ville, où il n’est pas possible de cibler quelqu’un en particulier, c’est une autre paire de manches. Vendredi au zócalo, je parlais avec la serveuse d’un restaurant en déficit. Elle est jeune, jolie et de mauvaise foi. Ses mots étaient : « On va les faire dégager. » « Comment ? » ai-je demandé, car je doute que ce soit facile, mais quand j’ai fait référence au meurtre des enseignants, elle m’a assuré que l’APPO était armée — les commerçants le sont aussi.
Une petite manifestation de l’APPO — apparemment, l’APPO avait annulé sa « mégamarche » en signe de bonne volonté, mais tout le monde ne l’a pas su ou n’a pas approuvé — est arrivée vers 18 h vendredi. Parmi les premiers orateurs figurait un homme qui s’est présenté comme un vendeur de la rue Las Casas et qui a dit à la foule que Las Casas, après un vote à 70 % en faveur du non, ne participerait pas à la tentative de délogement du campement. (Las Casas est une rue pauvre, elle ressemble à Mexico avec ses trottoirs défoncés. Elle a été menacée de « nettoyage » car les étals des vendeurs bloquaient l’accès des magasins.)
L’édition de samedi de Noticias publiait également un article disant que l’attaque était « suspendue ». Deux organisations sont impliquées : le Conseil citoyen pour le progrès (CCP), cité déclarant que « l’expulsion pacifique planifiée pour ce samedi avait été annulée à la demande du gouverneur Ulises Ruiz Ortiz (URO) “afin de maintenir la paix” » ; quant à l’autre groupe, l’Organisation indépendante des commerçants installés (OISE), il n’a toujours pas annoncé son accord avec le CCP.
Un porte-parole de l’APPO a appelé les petits et moyens commerces à ne pas tomber dans le « jeu pervers » de Ruiz Ortiz, car il tente d’utiliser des hommes et des femmes honnêtes « pour remplir ses buts assassins ».
Nous attendons donc de voir si l’offre gouvernementale est acceptable pour répondre aux demandes des enseignants et de l’APPO. Et nous attendons le prochain mouvement d’URO.
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