Quatre communes autonomes de la zone Selva-Tzeltal dénoncent la coupe et la vente de bois précieux
Déclaration du CBG “El Camino del Futuro”
Par Conseil de Bon Gouvernement.
Enlance Zapatista
15 février 2007
Caracol “Resistencia hacia un Nuevo Amanecer”
Conseil de Bon Gouvernement.
Chiapas, Mexique.
Le 10 février 2007.
À la société civile mexicaine et internationale,
À l’opinion publique,
À la presse nationale et internationale,
Aux organisations des droits humains,
Frères et Sœurs,
Le Conseil de bon gouvernement “El Camino del Futuro” et les quatre communes autonomes rebelles de Francisco Gómez, San Manuel, Ricardo Flores Magón et Francisco Villa DÉNONCENT la coupe et la vente illégale de bois précieux et de bois tropicaux, ainsi que la destruction de forêt vierge qui a lieu actuellement en territoire zapatiste, dans la zone de la forêt tzeltal.
Les personnes qui saccagent la forêt appartiennent à des organisations connues sous le nom de l’OPDDIC, de l’ARIC indépendante démocratique et de l’ARIC des Unions. Dans les communautés où celles-ci sont implantées, leurs membres obligent ou “convainquent” les paysans d’agir de la sorte, sous prétexte de gagner de l’argent, de s’extraire de la misère et de voir des jours meilleurs. Nous devons à nouveau alerter l’opinion publique de la destruction de la forêt Lacandone qui a lieu depuis des années, ainsi que de la coupe et de la vente de bois et de la destruction des forêts sur le territoire des communes autonomes. Les membres des trois organisations mentionnées n’ont pas et n’ont jamais eu le soutien du Conseil de bon gouvernement, la lutte menée par l’EZLN n’autorisant pas que l’on porte atteinte de la sorte aux ressources naturelles. En outre, en 2003, lorsque le Conseil de bon gouvernement a été créé, une loi a été décrétée interdisant l’exploitation de bois, la destruction de la forêt et le pillage des ressources naturelles. Il a été établi que l’on défendrait ces ressources naturelles, par un décret que nous avons publié. Jusqu’ici, seules les bases zapatistes de soutien respectent cette loi, les autres organisations passant outre et en particulier l’OPDDIC, qui a augmenté ses coupes et sa vente de bois précieux avec le soutien total d’organismes du mauvais gouvernement au niveau local, municipal, chiapanèque et fédéral, mais aussi celui des forces de l’ordre et de l’armée.
Le Conseil de bon gouvernement s’insurge contre une telle destruction et exploitation de la nature et s’oppose aux dommages que l’on fait subir à l’environnement. Nous exigeons le retrait immédiat des engins et outils laissés sur place à l’endroit où l’on procède aux coupes de bois. Nous demandons également aux autorités compétentes d’annuler les permis concédés de concert avec le gouvernement, car ce sont elles qui approuvent ces autorisations. Le gouvernement et ces autorités prétendent qu’une loi existe pour empêcher la destruction de la forêt et interdire le brûlage, mais ce sont eux qui les mettent en pratique, privant ainsi les peuples indigènes de leurs ressources. De plus, on paye un prix misérable et n’offre que des miettes en compensation. Les dirigeants de l’OPDDIC et des partis, eux, empochent un bon pactole, mais pas les villageois. Et ce sont les grands trusts internationaux qui voient augmenter leurs bénéfices.
Dans de telles conditions, nous allons faire valoir la loi zapatiste. Le Conseil de bon gouvernement, les communes autonomes et les bases zapatistes doivent entretenir et défendre les ressources naturelles, la forêt et les bois précieux pour garantir le futur de nos enfants. De même, les territoires zapatistes et les habitants de ces quatre communes autonomes rebelles (Francisco Gómez, San Manuel, Ricardo Flores Magón et Francisco Villa) ratifient les déclarations faites à l’opinion publique dès la création de notre Conseil de bon gouvernement. Nous avons fait savoir aux organisations gouvernementales et aux partis politiques que la circulation de véhicules en situation irrégulière, ayant été volé, était désormais formellement interdite. Le Conseil de bon gouvernement ne concède aucun permis de circulation aux chocolates. Sont de même interdits la culture, la vente et la consommation de stupéfiants en territoire zapatiste, aux termes de nos lois, des lois que certaines organisations gouvernementales et que certains partis ne respectent pas, étant incapables de contrôler leurs membres. Beaucoup de gens consomment des stupéfiants, mais quand ils ont été saisis sur le fait par les autorités officielles, ils n’ont pas été sanctionnés. On se contente de les retenir un certain temps avant de les relâcher, comme si on les emmenait faire une balade en ville. Ces autorités n’appliquent pas une véritable justice. Beaucoup de gens se saoulent. Or ce sont les agences gouvernementales qui autorisent la vente de boissons alcoolisées dans les communautés indigènes. Pire encore, dans les bases de l’armée, l’alcool circule librement et est consommé illégalement. Les jeunes sont les plus touchés car ils consomment de l’alcool et créent des problèmes aux bases de soutien zapatistes.
Le gouvernement se contente de déclarations bien sonnantes mais ne fait rien. Comment pourrait-il appliquer les lois en étant complices des autorités locales et de l’État du Chiapas ? Il ne prend aucune mesure pour contrôler ses fonctionnaires en territoire zapatiste. Sa seule activité, c’est de s’organiser de manière à créer des ennuis et à diviser les villages zapatistes.
C’est tout pour le moment.
Le Conseil de bon gouvernement.
Truma Gordillo L.
Esther Gutiérrez Pérez.
Ramiro Vázquez Pérez.
Conseils de quatre communes autonomes.
Jedeón Ramírez Hernández.
Conseil autonome de San Manuel.
Marcelo Méndez Santiz.
Conseil autonome de Francisco Gómez.
Gabriel Hernández López.
Conseil autonome de Francisco Villa.
Artemio Gómez Cruz.
Conseil autonome de Ricardo Flores Magón.
Traduit par Ángel Caído/CSPCL.
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