English | Español | Português | Italiano | Français | Deutsch | Nederlands | August 15, 2018 | Issue #40 | ||||
Ya Basta à San Blas, OaxacaTreize mois après la prise de l’Hôtel de Ville par les citoyens, le Sous-Commandant Zapatiste visite cette mairie autonomePar Michael Kummer
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Voitures brûlées pendant le soulèvement de l’année dernière à San Blas Atempa.Photo: D.R. 2006 Annie P. Warren |
Le lendemain matin, elle est apparue au balcon pour donner un arrogant spectacle de pouvoir. Les habitants dissent qu’elle avait sorti la langue pour se moquer de la foule enragée. En effet, pour que son serviteur devienne Maire, Acevedo avait passé outre les lois électorales : elle a simplement promulgué un édit, à travers une « assemblée publique » dans laquelle –personne n’a oublié- la police à ses ordres n’avait laissé entrer que des sympathisants, laissant tous ses détracteurs dehors.
La première pluie de pierres et de briques est arrivée sur le balcon, tandis que la chef politique connue comme Tina se moquait du public. Alors ses forces de sécurité –armées avec des fusils AK-47- ont tiré sur la foule. Quatre personnes blessées par balle et l’homme qui les a amenés à l’hôpital ont été arrêtés ensuite et demeurent toujours des prisonniers politiques.
Femmes de San Blas. Photo: D.R. 2006 Annie P. Warren |
Ce soir de violences, L’Hôtel de Ville fût transformé en « Municipalité Autonome, le même nom qui utilisent les zapatistes de Chiapas est utilisé aujourd’hui par les paysans de San Blas Atempa (17 habitants) pour décrire un gouvernement local qui peut gouverner même sans avoir des fonds du gouvernement : « Nous avons lutté pour la reconnaissance à plusieurs niveaux, mais nos demandes ont été refusées », avait raconté le docteur Francisco Salud Acevedo lors de la visite de l’Autre Journalisme à ce village, le 4 février dernier. Il est l’un des 72 citoyens de San Blas qui porte sur les épaules un mandat d’arrêt depuis la prise d’assaut de l’Hôtel de Ville.
« Nous avons essayé de trouver de l’aide à niveau régional et de l’état », dit le docteur Salud, « mais personne ne nous a écoutés ».
En attendant, ce sont les citoyens qui veillent à la sécurité du palais et d’eux-mêmes. « Chacun d’entre nous donne ce qu’il peut, et vient autant qu’il peut », avait expliqué un paysan interrogé dans son tour de garde.
Intérieur de l’Hôtel de Ville de San Blas Atempa. Photo: D.R. 2006 Annie P. Warren |
Les prisonniers politiques encore en prison sont : Alfredo Jiménez Henestrosa, Feliciano Jiménez López, Jorge Reyes Ramírez et Roberto Ortiz Acevedo. « Ils ont été amenés à l’hôpital à Salina Cruz puis à un autre hôpital dans la ville d’Oaxaca. Après ils les ont mis dans la prison de Tehuantepec. José Luis Sánchez, notre camarada qui les accompagnait, fût aussi incarcéré », dit un proche de l’un des prisonniers politiques.
« Heureusement nous l’avons pas tué », dit une femme habillée avec le traditionnel huipil zapotèque, « parce nous serions devenus des assassins. Nous ne sommes pas des assassins, nous sommes seulement des gens simples qui exigeons nos droits ».
Quelques heures avant l’arrivée du Sous-Commandant Marcos, l’Autre Journalisme a publié la parole des forces rebelles de San Blas Atempa, directement et sans censure, le texte des paroles de la Municipalité Autonome Populaire voici le texte en anglais, en espagno et en italien.
A suivre…
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