L’APPO gagne une bataille importante contre la Police Préventive Fédérale (PFP)

L’APPO a forcé la PFP à se retirer après sa tentative d’incursion dans l’Université Autonome Benito Juarez

Par Greg Berger
l’Autre Journalisme avec l’Autre Campagne à Sonora

2 novembre 2006

L’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO) a forcé la Police Préventive Fédérale (PFP) au repli lors de sa tentative d’incursion dans les locaux de l’Université Autonome Benito Juarez. Mais la guerre est loin d’être terminée.

D.R. 2006 Latuff

Après un siège de six heures de l’Université qui abrite Radio Universidad, voix de l’APPO, la police fédérale a été forcée de se retirer il y a quelques instants.

Alors qu’hélicoptères, tanks et hordes de policiers approchaient le campus, la « doctora », la désormais célèbre hôtesse de Radio APPO, a exhorté les citoyens à accourir sur place pour aider à la défense du campus, en particulier, de la station de radio.

D’après certaines informations, des dizaines de voisins et d’étudiants ont encerclé les troupes de la PFP. Simultanément, des partisans de l’APPO à Mexico ont marché du campement des grévistes de la faim, près du Sénat, jusqu’aux bureaux de PFP pour exiger le retrait de cette dernière du campus.

La loi mexicaine interdit l’incursion des forces de l’ordre dans les universités autonomes, à moins qu’elle ne soit demandée par le recteur. Celui de l’université Benito Juarez a catégoriquement refusé la présence de PFP et n’a pas donné son aval pour qu’elle entre dans le campus.

Bien qu’il ne soit pas clair que le retrait sera suivi ou non d’un retour sur les lieux ce soir, une chose est claire pour le moment : l’APPO a asséné un coup dur à la PFP et a prouvé ses capacités à défaire une armée en pleine invasion.

Photo: D.R. 2006 John Gibler

L’assaut a aussi marqué une augmentation de la brutalité des méthodes de la PFP ; au moins 40 manifestants ont été blessés selon Radio Universidad. Une autre « innovation » technique de la PFP aujourd’hui a été l’utilisation d’une solution colorante mélangée à de l’eau lancée par les tanks. Cette solution tache les manifestants et, selon toutes probabilités, les marque pour une détention ultérieure.

Des informations supplémentaires font état de plus de prisonniers qui sont emmenés en détention provisoire en hélicoptère, et que des gaz lacrymogènes ont été lancés directement dans des habitations privées situées dans les environs de l’université.

Les animateurs de Radio APPO rappellent actuellement aux auditeurs que, bien que cette bataille puisse représenter un moment crucial dans la guerre pour libérer Oaxaca de la PFP et du gouverneur discrédité Ulises Ruiz Ortiz, il ne faut pas être trop confiant.

Cependant, il est certain que le courage de l’APPO et de ses partisans va augmenter dans les heures qui viennent.

De nombreux observateurs avaient prévu depuis le début que l’occupation de PFP serait un échec et se révèlerait vite insoutenable.

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