The Narco News Bulletin

August 15, 2018 | Issue #46  
 narconews.com - Reporting on the Drug War and Democracy from Latin America
  

Attaque paramilitaire de l'Opddic contre des bases zapatistes

Conseil de bon gouvernement « Cœur de l'arc-en-ciel de l'espoir », caracol IV « Tourbillon de nos paroles »

Par le conseil de bon gouvernement
Enlace Zapatista

16 aoüt 2007
This report appears on the internet at http://www.narconews.com/Issue46/article2761.html

À l'opinion publique nationale et internationale,
Aux Autres Médias alternatifs nationaux et internationaux,
Aux organisations indépendantes de défense des droits humains,
Aux compañeros et compañeras de la Sexta et de l'Autre Campagne de notre pays, le Mexique, et du monde.

Frères et sœurs !
Compañeros et compañeras!

Nous, conseil de bon gouvernement « Cœur de l'arc-en-ciel de l'espoir », dénonçons énergiquement les faits brutaux et inhumains perpétrés par l'Opddic (Organisation pour la défense des droits indigènes et paysans) le vendredi 10 août 2007 sur le territoire de la commune autonome rebelle zapatiste Olga Isabel.

Dans la communauté de Ba Yulumax, située à 5 kilomètres du siège de notre commune autonome et à 7 kilomètres de la commune officielle de Chilon, au Chiapas, se sont produits les événements suivants :

le 10 août, vers 17 heures, le compañero Base d'Appui de cette communauté portant le nom de Leonardo Navarro Jiménez, âgé de 52 ans, accompagné d'un de ses fils portant le nom de Elías Navarro Jiménez, âgé de 11 ans, est sorti de sa maison pour aller voir son bétail qui se trouve à quelque 150 mètres de sa simple maison. Avant d'arriver jusque-là, un groupe de treize personnes, membres de l'Opddic, ont interrompu sa route et, avec une grande violence, ont enlevé le compañero Leonardo Navarro Jiménez, qui a été emmené à 250 mètres en direction de la montagne, puis a été traîné par quatre paramilitaires portant les noms de :

Miguel Jiménez Díaz,
Vicente Jiménez Díaz,
Jerónimo Jiménez Díaz,
Juan Navarro Aguilar (ce dernier portait une machette).

Ils étaient escortés de quatre personnes armées qui sont :
Leonardo Navarro Deara, qui portait une arme calibre 22,
José Navarro Deara, qui portait une arme à 16 coups automatique calibre 22,
Héctor Navarro Deara, qui portait une arme à 2 coups calibre 22,
Carlo Navarro Aguilar, qui portait une arme à 2 coups calibre 22.

Les cinq autres personnes du groupe sont :

Samuel Jiménez Díaz,
Andrés Navarro Deara,
Marcos Navarro Jiménez,
Andrés Navarro Silvano,
Marcos Navarro Silvano.

L'enfant, Elías Navarro Jiménez, à la vue de ces événements, a couru à la maison pour prévenir ses frères pendant que son père était battu et piétiné par les personnes citées. Apprenant la nouvelle, la famille de notre compañero Leonardo Navarro Jiménez a couru à son secours et, arrivant sur place, elle s'est fait immobiliser par le même groupe d'agresseurs. À ce moment, un des agresseurs criait : « Nous faisons ce que nous avons prévu ! »

C'est ensuite que, alors qu'il était entravé par quatre personnes, six balles de calibre 22 ont été tirées sur le compañero Leonardo Navarro Jiménez qui a été grièvement blessé par trois des tirs, le laissant inconscient. Leonardo a reçu dans son corps une balle à la cuisse droite, une autre au côté gauche du thorax et une autre dans la lèvre supérieure, sous le nez.

Le paramilitaire qui a tiré le premier coup de feu sur le compañero Leonardo Navarro Jiménez avec un calibre 22 se nomme Leonardo Navarro Deara, fils de Juan Navarro Aguilar.

Un des fils du compañero Leonardo Navarro Jiménez, nommé Juan Navarro Jiménez, âgé de 29 ans, qui avait accouru à l'aide de son père, a traversé le barrage des agresseurs qui l'empêchait de passer et est arrivé juste à ce moment, quand une des personnes qui retenaient son père lui a tiré dessus avec un 16 coups automatique calibre 22, le blessant d'une balle à l'épaule droite et, quasi au même moment, a reçu un coup de machette le blessant grièvement au côté droit.

Après que nos deux compañeros ont été blessés par balle et que Juan Navarro Jiménez a été blessé par une machette, sa famille, fils et filles de la compañera de Leonardo Navarro Jiménez, ont tenté d'aller à leur secours tandis que les paramilitaires fuyaient dans les champs de café vers la montagne. Une fois qu'ils ont eu constaté que Juan Navarro Jiménez était encore en vie, ils l'ont transporté chez lui alors que son père restait allongé sur le sol, car ils pensaient qu'il était déjà mort.

C'est à ce moment-là qu'ils ont prévenu le village, et les habitants ont apporté leur aide chez le compañero Juan Navarro Jiménez, tandis que d'autres personnes portaient secours sur les lieux des faits, où gisait le corps de Leonardo Navarro Jiménez, et lui ont trouvé des signes de vie ; le corps a été transporté à la clinique municipale autonome ; vu la gravité des patients, il a été transporté à Ocosingo, à l'IMSS (Institut mexicain de Sécurité sociale), Coplamar, à approximativement 20 h ; de là, il a été transporté à l'hôpital général de Tuxtla Gutiérrez.

C'est l'indignation et la colère s'ils s'en sortent impunément, comme ce qui se passait auparavant ; dans les derniers mois de l'année 2003, la communauté a reçu du mauvais gouvernement un projet de revêtement d'une trouée, laquelle a non seulement privé la famille de Leonardo Navarro Jiménez du droit de passer par cette trouée qui traverse leur terrain, mais a aussi détruit leur plantation de café, coupé la clôture et le fil barbelé qui entourent leur aire de travail.

Durant les mois de février et mars 2007, cette communauté a installé un système d'éclairage, et notre compañero non seulement n'a pas été mis au courant ni n'a reçu le service de lumière, mais ses avocatiers, ses plants de café et de cacaté ont été coupés.

Au mois de juillet 2007, on a détruit les arbustes de sa parcelle et coupé sa clôture barbelé.

FACE À DES FAITS D'UNE TELLE BRUTALITÉ, D'UNE INJUSTICE AUSSI EFFRONTÉE ET DE LA PLUS COMPLÈTE IMPUNITÉ DE LA PART DE CEUX QUI SE DISENT ÊTRE LE GOUVERNEMENT D'UN ÉTAT DE DROIT, DE L'APPLICATION TOTALE DE LA LOI ET DE LA CONSTRUCTUCTION DE LA PAIX,

FACE À LA PLUS LÂCHE ET LA PLUS BRUTALE VIOLATION DE LA JUSTICE ET DES DROITS HUMAINS,

NOUS EXIGEONS L'APPLICATION COMPLÈTE DE LA JUSTICE ET LA PUNITION IMMÉDIATE DES PERSONNES SUIVANTES, RESPONSABLES DES CES FAITS :

Miguel Jiménez Díaz,
Vicente Jiménez Díaz,
Jerónimo Jiménez Díaz,
Juan Navarro Aguilar,
Leonardo Navarro Deara,
José Navarro Deara,
Héctor Navarro Deara,
Carlos Navarro Aguilar,
Samuel Jiménez Díaz,
Andrés Navarro Deara,
Marcos Navarro Jiménez,
Andrés Navarro Silvano,
Marcos Navarro Silvano,

ainsi que Sebastián Luna López, commissaire de l'ejido (terres communales) Mukulum, à Bachajón, Jerónimo Jiménez Aguilar, du conseil de surveillance du même ejido, Leonardo Moreno Jiménez, coordinateur municipal et José Navarro Aguilar, coordinateur local de l'Opddic, puisque ce sont eux qui promeuvent les confrontations et les divisions entre villages frères,

QUI, DE MANIÈRE TELLEMENT CYNIQUE, ONT TENTÉ, ET CE N'EST PAS LA PREMIÈRE FOIS, DE HARCELER, DE VIOLER ET D'ÔTER LA VIE À NOS COMPAÑEROS QUI, SANS RIEN EN ÉCHANGE, LUTTENT ET RÉSISTENT ENCORE POUR CEUX QUI SONT INDIGNES AUJOURD'HUI : ILS SONT NOS FRÈRES DE RACE ET DE COULEUR !...

NOTRE VOIX NE SE TAIRA JAMAIS FACE À LA TERREUR, FACE À L'INJUSTICE, FACE AU MENSONGE ET À LA MORT !

NOUS LUTTONS ET VIVONS POUR LA PAIX, LA JUSTICE ET LA DIGNITÉ !

NOUS N'ATTENDONS PAS QUE LE MAUVAIS GOUVERNEMENT EMPRISONNE CES DÉLINQUANTS ET ASSASSINS ; NOUS NE NOUS TAIRONS PAS, AFIN D'EXIGER LA JUSTICE ; ET TÔT OU TARD, CEUX QUI VIVENT DANS L'IMPUNITÉ SERONS PUNIS !

Nous lançons un appel au monde entier, aux hommes, aux femmes, aux anciens et aux anciennes de bonne volonté, aux organisations sœurs honnêtes qui DÉFENDENT LES DROITS HUMAINS ainsi que la voix et la parole juste et vraie, pour exiger une punition et l'application de la justice pour les responsables matériels et intellectuels de ces événements si regrettables et si douloureux.

Que cette dénonciation soulève voix et parole afin de révéler au monde la cochonnerie que sont le gouvernement fédéral (Felipe Calderón) et celui de l'État (Juan Sabines) ; déguisés de politesse, ils gouvernent le pays en emprisonnant, en assassinant et en massacrant nos frères et nos sœurs, nos compañeros et nos compañeras, qui ont toujours montré douleur et honneur.

C'est pour cela que nous disons au mauvais gouvernement « YA BASTA ! » (« Ça suffit ! ») l'impunité pour les violations des droits humains et des droits constitutionnels.

BASTA d'utiliser nos frères indigènes et paysans qui, en plus de la misère, souffrent de l'injustice et de la paramilitarisation, et que vous-mêmes, en les utilisant, massacrez le peuple pauvre et travailleur.

POUR LA PAIX, POUR LA JUSTICE ET POUR L'HUMANITÉ !

Notre douleur fleurira et n'aura de cesse d'exiger la liberté.

Respectueusement,


Caracol IV « Tourbillon de nos paroles »
Morelia, Chiapas,
Mexique, août 2007

Communes autonomes en rébellion :
Vicente Guerrero, Primero de Enero, Lucio Cabañas, Che Guevara, 17 de Noviembre, Olga Isabel et Miguel Hidalgo



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