The Narco News Bulletin

August 15, 2018 | Issue #43  
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Le bilan du vendredi 27 : trois personnes assassinées, 11 blessés et deux disparus

L'APPO installe mille barricades en plein jour ; des militants du PRI et la police ripostent avec 21 attaques armées

Par Diego Enrique Osorno
Spécial pour The Narco News Bulletin

28 octobre 2006
This report appears on the internet at http://www.narconews.com/Issue43/article2230.html

Oaxaca, Oax. - Face au nouveau siège établi hier dans cette capitale par l'Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), des groupes de tueurs attachés aux trois maires du parti du PRI entreprirent un « nettoyage des barricades et des occupations de bâtiments que les opposants du Gouverneur Ulises Ruiz Ortiz maintiennent depuis des mois

Résultat : trois personnes assassinées, 11 blessées, deux disparues, une détenue par la Police Ministérielle et des centaines de douilles de cartouches jonchant les rues comme témoignage des 21 échanges de tirs qui se produirent hier dans la ville.

La capitale était déjà en quelque sorte assiégée depuis 154 jours, mais depuis hier, 6 heures du matin, la ville est vraiment en état de siège, comme l'avait averti, la veille, le collectif de direction de l'APPO, dans son effort pour obtenir le renvoi du gouverneur du PRI.

Ainsi, environ 1000 barricades furent installées en plein jour à travers la ville comme partie de la stratégie d'opposition qui cherche à démontrer l'ingouvernabilité flagrante dans cette ville du sud du Mexique.

Juste avant 10 heures du matin, la première des 21 agressions armées fut rapportée (et d'autres encore étaient rapportées à l'envoi de cet article) contre les retranchements d'autodéfense des rebelles.

Il y eut quatre points principaux attaqués presque simultanément à quatre heures de l'après midi : l'un à San Juan Chapultepec, l'autre dans la Colonia del Maestro, le troisième aux environs du Ministère Publique, occupé depuis plus de trois mois par les dissidents et enfin la barricade de la rue de Calicanto dans la municipalité proche de Santa Lucia del Camino.

Ce serait à cet endroit que se déroula la confrontation la plus violente de l'après midi, lorsqu'un groupe de militants du PRI arriva pour renverser les barricades avec l'aide d'officiers de la Police Municipale de Santa Lucia del Camino qui portaient des revolvers R.15.

En repoussant d'abord l'attaque avec des bâtons et des pierres, le groupe d'habitants de la APPO lança une alerte aux restes des habitants qui accoururent sur place. Les journalistes en firent autant sans arrêter la couverture de la fusillade qui continua pendant plus d'une heure.

Au cours d'une incursion des contre-attaquants qui essayaient d'incendier une des maisons d'où étaient attaqués les habitants, le cinéaste documentaliste US américain, Brad Will, fut touché mortellement à la bouche de l'estomac.

Dans la municipalité de Santa Maria Coyotepec, deux heures après, un autre groupe de « voisins » armés aussi de puissantes armes à feu, se rendaient à la hauteur de la Casa de Gobierno et des bâtiments de la police d'état pour « déloger » la centaine d'enseignants qui gardaient les immeubles officiels occupés depuis trois mois.

Deux personnes y trouvèrent la mort par balle : un enseignant de la région de Los Loxicha, Emilio Alonso Fabian et un habitant du nom de Esteban Lopez Zurita. Mis au courrant des faits violents, le dirigeant local de la CNC (Confederacion Nacional Campesina /PRI), Elpidio Concha, nia avoir été présent mais reconnut avoir parlé avec les habitants de Santa Lucia del Camino au sujet de la nécessité de défendre et de sauver la capitale.

Il assura que parmi les intervenants « il y avait autant de militants du PAN que du PRI, que de citoyens ordinaires » et il exprima son désir qu'après cet événement « la force fédérale enfin intervienne pour restaurer la paix ».

Pendant ce temps le maire de Santa Lucia del Camino, Jaime Martinez Feria, reconnut que les hommes armés en civil étaient des « policiers qui agirent en légitime défense devant la menace de la prise du palais municipal ».

Pour sa part, le gouvernement de l'état se demanda pourquoi « à quelques jours de l'accord de la reprise des cours par le syndicat des enseignants, des membres des groupes radicaux de l' APPO dirigés par Flavio Sosa Villavicencio, déclenchèrent une journée de violence et de provocation contre les habitants de la capitale et des municipalités environnantes avec la ferme intention d'empêcher la réduction du conflit avec ces organisations. »



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