The Narco News Bulletin |
August 15, 2018 | Issue #44 |
narconews.com - Reporting on the Drug War and Democracy from Latin America |
|
Mexico, 4 décembre 2006. Ce lundi après-midi, selon plusieurs médias commerciaux, un des dirigeants les plus connus de l'Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), Flavio Sosa Villavicencio a été arrêté en compagnie de son frère Horacio, Ignacio Garcia et Marcelino Coache pour leur participation présumée à des délits de droit commun, entre autres vol et attaque sur les voies de communication, sédition et incitation à la violence.
Flavio Sosa a été plus particulièrement arrêté sur un mandat d'arrêt pour vol spécifique, dommages, vol qualifié avec violence, vol frauduleux, dommages par incendie, blessures, enlèvements et blessures qualifiées.
Horacio est accusé d'enlèvement, de blessures qualifiées et de vol qualifié avec violence à personne.
Les deux autres dirigeants de l'APPO arrêtés, Ignacio Garcia Maldonado et Marcelino Coache Verano ont été retenus au bureau local du Procureur Général de la République (PGR) dans le cadre d'une enquête préalable pour « résistance aux autorités » bien qu'ils n'aient pas de mandat d'arrêt, mais selon la PGR, ils auraient tenté d'agresser les agents qui ont arrêté leurs compañeros.
Ces arrestations ont été exécutées après que les leaders du mouvement populaire ont achevé une conférence de presse et après qu'un juge fédéral a envoyé les ordres d'appréhension.
Après leurs arrestations, Flavio Sosa, son frère et leurs autres compañeros sont apparus dans la soirée face aux caméras de télévision dans un centre d'arrêt du Procureur Général de la République (PGR) situé à Azcapotzalco.
A ce moment-là, à 23h20, une opération policière des forces de la Police Fédérale Préventive (PFP) et de l'Agence Fédérale d'Investigation (AFI) était en cours avec l'aide médiatique de la télévision, pour transporter les prisonniers par voie terrestre au pénitencier de sécurité maximale de l'Altiplano (anciennement La Palma) situé à Almoloya de Juarez dans l'état de Mexico.
Le dirigeant de l'APPO a participé durant les derniers mois aux négociations avec le gouvernement fédéral de l'ex-président Vicente Fox et a été un des protagonistes de l'affrontement contre les forces fédérales qui a eu lieu autour de l'Université Autonome Benito Juarez (UABJO) le 2 novembre dernier où l'APPO avait réussi à faire fuir la PFP triomphant militaire sur cette corporation.
Le porte-parole de l'APPO, Florentino Lopez, a annoncé - dans la clandestinité - le début d'une série de mobilisations au niveau national et international pour demander la libération des dirigeants arrêtés ce lundi à Mexico.
Interviewé téléphoniquement par Jorge Octavio du journal El Universal, il a informé être « abrité » quelque part à Oaxaca pour des raisons évidentes de sécurité.
Il a pourtant déclaré que l'APPO allait lancer des mobilisations à partir de dimanche 10 décembre.
Florentino Lopez a accusé le gouvernement de Felipe Calderon de tenir un double discours : d'un côté, il annonce réouverture de la table des négociations, et de l'autre, il arrête les dirigeants. Il a indiqué que ceci pouvait être répertorié comme un acte de trahison et a annoncé que l'APPO maintiendra le contact avec les médias à travers son site internet, ainsi que les contacts téléphoniques avec les journalistes comme ils l'ont fait jusqu'à maintenant.
Durant les élections de 2000, Flavio Sosa soutenait le candidat d'alors du PAN (Parti d'Action Nationale) et désormais ex-président, Vicente Fox via l'organisation Nueva Izquierda de Oaxaca (Nouvelle gauche de Oaxaca). Sosa a été militant du parti centre-gauche PRD (Parti de la Révolution Démocratique) et à Oaxaca, au parti Unidad Popular (Unité Populaire) par lequel Hector Sanchez a été emmené aux élections locales de 2004 où ce candidat a obtenu plus de 40 000 voix. De la même façon, Sosa a été dirigeant de l'Union Campesina Democratica (UCD - Union Paysanne Démocratique), qui fait partie du PRD et a obtenu un poste de député fédéral. Peu après, il a cherché à intégrer la direction du parti, ce qui a conduit à une rupture entre lui et la UCD.
Falvio Sosa, en tant qu'adhérent de l'APPO, à partir du conflit oaxaquénien depuis juin dernier, s'est fait remarquer comme l'un des dirigeants les plus notables du mouvement populaire. Le 26 novembre dernier, sa maison à Oaxaca a été incendiée par les paramilitaires et son frère Eric a été arrêté et envoyé dans une prison du Tamaulipas.