<i>"The Name of Our Country is América" - Simon Bolivar</i> The Narco News Bulletin<br><small>Reporting on the War on Drugs and Democracy from Latin America
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Narco News Issue #45

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Communiqué sur la situation actuelle des gouvernements fédéral et de l’État du Chiapas

La commission Sexta confirme sa participation à la Rencontre des peuples indiens, à Vicam, mais ajourne sa participation à la deuxième partie de la tournée de l’Autre Campagne dans le centre et le sud du pays


Par le Commandement général de l’EZLN
Enlace Zapatista

26 septembre 2007

Communiqué du comité clandestin révolutionnaire indigène – Commandement général (CCRI-CG) de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN)

Mexique

22 septembre 2007.
Au peuple du Mexique,
Aux adhérent(e)s de la Sixième Déclaration et de l’Autre Campagne,
Frères et sœurs,
Compañeras et compañeros,

L’EZLN vous communique les réflexions suivantes et les décisions qu’elle a prises :

I. Réflexions :

Chiapas

En ce moment, les gouvernements de l’État du Chiapas et de la fédération (respectivement Parti de la révolution démocratique [PRD]-Parti révolutionnaire institutionnel [PRI] et Parti d’action nationale [PAN]) mènent une campagne contre les communautés zapatistes. Expulsions « officielles », attaques de paramilitaires, invasions soutenues par des fonctionnaires, persécutions et menaces recommencent à faire partie de l’environnement des communautés indigènes, des zapatistes, qui se sont engagés à se construire leur propre destin et à améliorer leurs conditions de vie, sans jamais perdre leur identité indienne.

Comme aux pires temps du PRI, celui d’Absalón Castellanos et de « Croquetas » Albores Guillén, le gouvernement perrediste [du PRD] du Chiapas attaque le pauvre et le nécessiteux pendant qu’il courtise le puissant tout en lui profitant. Comme n’importe quel gouvernement de droite, celui de Juan Sabines, au Chiapas, continue de pratiquer la répression et l’expulsion, désormais sous la bannière de gauche et le double aval des deux « présidences » endurées par notre pays : celle de Felipe Calderón (du PAN) et celle d’Andrés Manuel López Obrador [AMLO] (du PRD et, surtout, de lui-même).

Contrairement à d’autres fois, ces agressions ont rencontré le silence des voix qui auparavant se levaient pour protester et demander justice et qui aujourd’hui se taisent, peut-être pour que l’on ne se souvienne pas qu’elles avaient applaudi le soutien d’AMLO à Juan Sabines et son récent appel à appuyer les candidats du PRD aux élections municipales et au congrès local.

Ce que nous disions il y a trois ans se confirme donc : là-bas en haut, il n’y a pas de principes ni de convictions ; il y a, par contre, des ambitions et des opportunités. Et ce que nous disions est confirmé : la gauche institutionnelle n’est rien de plus qu’une droite honteuse, une droite soutenue par une forte tête.

Le même crime a un jugement différent : si la répression vient du PAN, alors, il faut se mobiliser et empêcher le fascisme ; si elle vient du PRD, il faut perdre la mémoire, se taire, faire de ridicules acrobaties ou applaudir. Au Chiapas, il y a un authentique saut en arrière dans la politique du gouvernement, mais il ne porte pas l’écusson de la droite confessionnelle, il porte celui de la gauche « moderne » et « légitime ».

Nous ferons ce que nous savons faire : résister. Peu importe si nous sommes seuls. Ce n’est pas la première fois et, avant que nous ne nous convertissions en sujet branché dans les cafétérias, nous l’étions déjà.

Mexique

Nombreux sont les aspects sur lesquels il faut réfléchir, donner son opinion et prendre une position. Ce sera dans un autre lieu et d’une autre manière. Pour le moment, nous disons juste que ce qui est déterminant pour notre pays n’est pas la supposée « néo-indépendance » du pouvoir législatif par rapport aux médias. Là-bas en haut, la politique est l’art de la simulation et les véritables agendas du crime organisé (c’est-à-dire des gouvernants) ne se montrent pas dans les déclarations des hommes et des femmes politiques.

Ce que nous voulons dire maintenant a à voir avec la double initiative, civile et pacifique, que nous entreprenons actuellement, nous zapatistes : la Rencontre des peuples indiens d’Amérique et l’Autre Campagne.

La première représente un événement sans précédent. En dehors des circuits officiels nationaux et internationaux, des délégués et représentants des peuples originels du continent américain vont se rencontrer pour se connaître directement, pour se voir et s’écouter, c’est-à-dire commencer à se respecter. Que la Rencontre ait lieu sur le territoire assiégé de la tribu Yaqui, dans l’État mexicain du Sonora, symbolise notre lutte permanente pour nous rendre visible et nous donner à nous-mêmes la voix et l’oreille que ceux d’en haut nous refusent.

Les 11, 12, 13 et 14 octobre prochains, à Vicam, au Sonora, au Mexique, nous représenterons les peuples indiens que nous sommes et à qui, à notre sang brun, avons ajouté la couleur zapatiste.

Quant à l’Autre Campagne, elle représente pour nous l’unique initiative sérieuse de construction d’un mouvement national d’en bas et à gauche.

Nous attirons l’attention sur le fait que celles et ceux qui critiquaient cette initiative utilisent désormais les mêmes mots que nous avons utilisés pour nous référer à la classe politique, à la nécessité de s’écouter et de s’organiser d’en bas.

En signe de notre engagement avec celles et ceux qui sont aujourd’hui nos compañeras et compañeros, en plus d’organiser des rencontres sur notre territoire afin de mieux nous connaître, une ou deux délégations de l’EZLN voyagent et visitent régulièrement les lieux en lutte pour mieux les connaître.

Ainsi nous avons effectué une première tournée à travers tout le pays et maintenant nous réalisons l’ébauche d’un Programme national de lutte, où sont présents les sentiments et les pensées de tous ceux qui forment l’Autre Campagne. Nous sommes en train d’effectuer une deuxième visite dans le nord du pays.

Comme nous l’avons déjà fait en d’autres occasions, chaque fois que nous sortons de notre territoire pour visiter d’autres lieux de notre patrie, l’EZLN s’est tournée vers les organisations politico-militaires existantes pour leur demander respectueusement de ne pas faire d’actions qui pourraient mettre en danger la vie et la liberté de nos délégué(e)s dans leurs tâches civiles et pacifiques.

Dans tous les cas, nous avons reçu l’attention et le respect desdites organisations révolutionnaires et, en plusieurs occasions, nos initiatives politiques ont pu compter sur leur sympathie.

Ce sont des organisations avec lesquelles nous entretenons des différences de conception, de structure, de méthode, d’analyse, d’histoire, mais nous les reconnaissons et les respectons. Leur existence et leur persistance, comme la nôtre, est due aux graves conditions de vie que subit notre peuple et au manque d’espaces de participation et de lutte dans la politique. Actuellement, une de ces organisations révolutionnaires, l’Armée populaire révolutionnaire (EPR) mène une campagne politico-militaire afin d’exiger la présentation en vie de deux de ses compagnons de lutte.

La demande de présentation de ces disparus non seulement est légitime, mais elle est aussi une dénonciation de la guerre sale que l’amoureux éperdu de l’uniforme militaire, Felipe Calderón Hinojosa, est en train de rééditer.

En tant que zapatistes, nous pensons que nous ne pouvons pas demander à l’Armée populaire révolutionnaire que, afin de permettre à notre délégation de parcourir les territoires où elle est présente ou sur lesquels elle possède une influence, elle déclare une trêve et suspende la campagne menée pour la juste et légitime demande de présentation de ses disparus.

Par ailleurs, la nerveuse stupidité de ceux qui infligent la répression officielle s’est aiguisée avec les récentes actions de l’EPR, de façon à ce qu’on pourrait penser que, même si la direction de l’EPR, généreuse, accepte une trêve pour que notre délégation puisse accomplir sa tâche, le gouvernement militaire de Felipe Calderón pourrait monter un attentat et ensuite l’attribuer à l’EPR en prétextant des disputes internes inexistantes.

Il y a peu, un fonctionnaire gouvernemental a affirmé que les disparitions dénoncées par l’EPR n’étaient pas le fait du gouvernement, mais d’une autre organisation révolutionnaire. Mais il pourtant notoire que c’est le gouvernement qui les a arrêtés et qui les détient. En conséquence, c’est lui qui doit les présenter en vie.

II. Décisions :

Compañeras et compañeros,

Pour toutes ces raisons, que nous avons essayé de synthétiser au maximum, nous avons pris les décisions suivantes :

Premièrement. La commission Sexta de l’EZLN suspend la tournée de la deuxième étape de l’Autre Campagne qui, pour les États et régions du centre et du sud du pays, avait été annoncée pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2007, et à la place réalisera des actions civiles et pacifiques en défense des communautés zapatistes.

Deuxièmement. L’EZLN tiendra son engagement en tant que partie de la commission organisatrice en assumant la réalisation de la Rencontre des peuples indiens d’Amérique. Une délégation de la direction zapatiste voyagera à la seule fin d’être présente sur le territoire de la tribu Yaqui, à Vicam, au Sonora, Mexique, les 11, 12, 13 et 14 octobre, pour de participer à cette réunion importante, clé pour la lutte future des peuples originels de notre continent.

Liberté et justice pour Atenco !
Liberté et justice pour Oaxaca !

Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène-Commandement général de l’Armée zapatiste de libération nationale
Commission Sexta de l’EZLN
Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain
Sous-commandant insurgé Marcos
Mexique, septembre 2007

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