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Narco News Issue #41

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Blocage

"Ceux qui sous-estiment la colère populaire, ne savent pas de quoi ils parlent"


Par Luis Hernandez Navarro
La Jornada

7 septembre 2006

Une profonde crise politique secoue le pays. Les règles qui régissent l’alternance au pouvoir des élites ont été violentées. En haut il n’y a pas d’accord, ni de possibilité qu’il y en ait un à court terme. La prise de la tribune du Palais de San Lazaro par les députés du Parti de la Révolution Démocratique (PRD) et du Parti du Travail (PT) pour empêcher le discours du président Fox ce 1er septembre en est la preuve.

Une crise grave dans le modèle de commande traverse les relations de domination dans de vastes régions du territoire national. Ceux qui sont habitués à obéir s’y refusent. Ceux qui se croient destinés à commander ne peuvent pas imposer leurs ordres. Ceux d’en bas sont devenus désobéissants. Quand ceux d’en haut veulent imposer leur opinion au nom de la loi, ceux d’en bas les ignorent. Voyez Oaxaca, Chiapas, les mineurs de Lazaro Cardenas, les paysans d’Atenco.

La crise politique et la crise du modèle de commande se sont combinées. Profitant de la bagarre au sommet, des millions de personnes d’en bas ont exprimé leur insoumission. Elles ne sont plus disposées à accepter d’autres impositions. Elles se faufilent dans les fissures laissées ouvertes par la bagarre d’en haut.

Le pays ne tient pas dans le régime politique. L’ensemble des instituions qui règlent la lutte pour le pouvoir, son exercice et ses valeurs a été réquisitionné par les pouvoirs des factions. Ils les ont pris en otage. Ceux qui exigent du PRD qu’il se définisse entre la voie légale et la mobilisation sociale se comporte comme le voleur qui en étant découvert s’écrit « au voleur ». Ils ont été les premiers à imposer une force extralégale aux instituions. Qu’est-ce qu’est d’autre le fameux Pacte de Chapultepec de Carlos Slim ?

A son avènement à la Présidence de la République en 2000, Vicente Fox avait la possibilité d’entreprendre une profonde réforme de l’Etat qui transformerait le vieux régime, déjà pour l’heure, dépassé par la société. Il décida de ne pas le faire pour utiliser en sa faveur les instruments qui lui permettaient un usage arbitraire du pouvoir présidentiel.

Ces instruments sont ceux qui furent utilisés pour intervenir dans le processus électoral en faveur du candidat du Parti Action National (PAN), Felipe Calderon Hinojosa. Ces instruments furent le moyen qu’utilisèrent les entrepreneurs groupés dans le Conseil Coordinateur des entrepreneurs (CCE), que l’oligopole des moyens de communications électroniques, des leaders syndicaux corrompus comme Elba Esther Gordillo, des secteurs de la hiérarchie de l’église catholique et les groupes de front de l’extrême droite mexicaine pour participer illégalement et illégitimement aux suffrages du 2 juillet an faveur de Calderon.

Ceux qui sont scandalisés par le sitt’in de l’avenue de Reforma et par la prise de la tribune à la Chambre des Députés sont les mêmes qui bloquent la représentation politique de plus de 15 millions de mexicains qui se sont rendus aux urnes pour voter et de plusieurs autres millions qui ne l’ont pas fait car de toute façon ils ont toujours vu qu’était bloquée la participation non subordonnée à la politique institutionnelle. Ce sont ceux qui bloquent la participation de millions de mexicains aux questions de l’état. Ce ceux qui ont séquestré le gouvernement fédéral en faisant un usage factieux de ses programmes. Ce sont ceux qui empêchent que les voix en désaccord avec l’imposition soient écoutées dans les moyens de communication électroniques.

Pour récupérer les instituions de représentation politique, il n’y a pas d’autre option que de contraindre ces pouvoirs par la mobilisation sociale. Il n’y a pas d’autre chemin que de les vider de leur autorité en bloquant leur fonctionnement. Il n’y a pas d’autre voie que celle de mettre en évidence, pas à pas, l’illégitimité de ceux qui se revendiquent comme dirigeants.

Ainsi les blocage de voies publiques ou de tribunes législatives exécutés par des citoyens mobilisés sont une réponse aux blocages d’informations et de représentation politique réalisés par ceux d’en haut. C’est une réponse à une obstruction préalable.

Les blocages ont été une arme de lutte efficace dans divers pays d’Amérique Latine. Face aux limitations qu’ont les formes de protestations traditionnelles comme la grève générale dans des pays où l’économie informelle s’est accrue massivement au point de faire des emplois formels une minorité, les blocages permettent à la multitude de provoquer des situations de pression politique. Leur réalisation empêche le mouvement de marchandises et de force de travail. Il provoque des pertes au monde des affaires. Les piqueteros argentins l’ont mis en pratique avec succès. Les révolutions boliviennes de l’eau et du gaz ont fait d’eux la partie centrale de leur stratégie contre la privatisation des ressources naturelles. Pourquoi le Mexique devrait-il être une exception ?

La crise politique qui secoue le pays aura une solution défavorable pour le peuple, s’il se replie chez lui ou vers les institutions. Aujourd’hui, plus que jamais, il faut contraindre les pouvoirs de fait dans les rues. Ceux qui sous-estiment la colère populaire ne savent pas de quoi ils parlent. Et autrement qu’ils fassent un tour à Oaxaca pour savoir ce qui les attend.

Traduction en français : Claudine Madelin 10. sept 2006

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