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Narco News Issue #43

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Berta Elena Muñoz a été la voix du mouvement de Oaxaca depuis Radio Universidad

Des menaces de disparition et de mort ont obligé la doctora à se cacher


Par Emir Olivares Alonso
La Jornada

9 janvier 2007

Depuis qu’elle a laissé Radio Universidad – il y a plus d’un mois – la doctora Berta Elena Muñoz a dû se cacher à cause de menaces de disparition et de mort à son encontre pour avoir participé activement à l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), qu’elle définit plus comme un mouvement du peuple que celui d’organisations politiques, avec un seul rêve : « disposer d’un gouvernement juste qui ne soit ni répressif ni corrompu ».

Quelque part dans le pays, l’ex-présentatrice de Radio Universidad a donné une interview à la Commission Civile Internationale d’Observation des Droits Humains (CCIODH) où elle mentionne qu’à cause de ces menaces, elle s’est vue dans l’obligation de se séparer de ses enfants qui ont été également la cible d’intimidations. « Cela fait plus d’un mois que je ne les ai pas vus, ni qu’ils se sont vus entre eux car chacun est caché dans un lieu différent. »

Pour cela, la doctora, qui faisait également partie de l’équipe de secours de l’APPO, exige que les gouvernements fédéral et d’état travaillent à lui donner des garanties pour sa sécurité personnelle et celle de sa famille. « Parce que je n’ai commis aucun délit : je n’ai assassiné personne, je n’ai pas volé, je n’ai pas kidnappé. Comment est-il possible que pour la simple manifestation de mes idées, il y ait une menace de mort sur ma tête et sur celle de mes enfants ? Ont-ils tellement peur de mes idées ? »

« Pratiquement depuis le jour où Radio Universidad a été livrée au recteur de l’Université Autonome Benito Juarez, j’ai dû me cacher tellement les menaces contre ma personne étaient fortes. Ils n’allaient pas m’emprisonner, ils allaient me faire disparaître », souligne Muñoz.

La doctora explique que face à ces intimidations, elle a proposé au conseil de l’APPO la possibilité de se livrer publiquement aux autorités pour que les médias soient présents. Cependant, les conseillers lui ont fait observer que « étant donné la situation, personne ne pouvait garantir, bien que je me livre publiquement, que je ne disparaisse pas. ».

C’est par cette raison qu’elle explique qu’elle se cache quelque part au Mexique depuis le 28 novembre dernier.

Elle rapporte qu’elle ne sait pas si un mandat d’arrêt a été ordonné à son encontre, même si elle ne rejette pas cette possibilité car « quand on voit les délits dont on accuse les compañeros détenus, on se dit qu’ils peuvent les accuser d’avoir brûlé les pieds de Cuauhtémoc, le roi aztèque ».

Muñoz considère qu’on n’enquêtera pas sur les morts qui ont eu lieu durant ces sept mois de conflit car « le responsable direct, c’est le gouverneur ». Elle ajoute que malgré le « courage et la rage » provoqués par les assassinats, le mouvement social « n’a jamais répondu par la violence ».

Avec franchise, elle avoue que le peuple oaxaquénien ne s’attendait pas à une réponse « si violente » de la part des gouvernements fédéral et d’état face à la mobilisation pacifique qui effectuait des manifestations, des sit-in (planton), des blocages, des actions ayant pour but de gêner et ce, y compris les adhérents de l’APPO, avoue-t-elle, mais ils venaient quand même car « on ne leur laissait pas d’autre choix ».

Bien qu’elle n’eût aucune expérience de la présentation radio, Muñoz a gagné la sympathie et l’admiration de plusieurs secteurs de la société oaxaquénienne et nationale grâce à son style de narration et ses appels « à la défense » du mouvement.

« Il ne s’agit pas de haine, ce n’est pas cela qui nous anime. Ce qui nous anime, c’est bêtement et simplement un désir de justice, car nous ne pouvons pas continuer à vivre, en plein XXIème siècle, comme si nous étions sous Porfirio Diaz, quand n’importe quel cacique de village ordonnait de tuer ceux qui auraient pu être contre lui et que les choses rentraient dans l’ordre tranquillement. C’est la situation du Oaxaca », indique-t-elle en définissant les raisons qui ont fait se soulever beaucoup de citoyens oaxaquéniens et les a fait intégrer la lutte appiste (de l’APPO).

Elle considère que durant ces sept mois de conflit, les droits humains de la population ont été violés, surtout avec l’apparition des « escadrons de la mort » formés par des paramilitaires à bord de plusieurs véhicules qui tiraient sur les manifestants.

En décrivant son sentiment face à ces attaques, la doctora exprime : « Je n’y crois pas car c’est comme si on était dans le Chili d’(Augusto) Pinochet ou dans l’Argentine de (Jorge Rafael) Videla ou encore dans l’Espagne de (Francisco) Franco. Il y avait plus de vingt camionnettes remplies de policiers armés jusqu’aux dents qui tiraient. »

La doctora se prononce pour une sortie de conflit par le dialogue dans l’état, et pour cela, elle exhorte les autorités fédérales pour qu’elles prennent conscience de cette possibilité : « c’est le seul espoir. »

Elle avertit que la première condition pour trouver une solution au conflit est le départ d’Ulises Ruiz du poste de gouverneur de l’état. Dans le cas contraire, « rien » ne sera résolu à Oaxaca. « Quand il aurait pu résoudre le problème, il ne l’a pas fait, (mais) il a réprimé. Par ailleurs, il n’est pas possible d’ouvrir un dialogue avec une personne qui n’est pas reconnue par le peuple. »

En dépit des versions officielles, elle affirme que le mouvement appiste continue : « Quoi qu’il se passe, les citoyens et citoyennes du Oaxaca ne vont pas s’arrêter. Ça leur coûterait très cher d’étouffer le mouvement. Ce n’est pas un mouvement révolutionnaire. Il s’agit simplement de respecter les lois qui existent déjà. »

Elle signale que les citoyens se sont unis à la mobilisation enseignante, la transformant en lutte sociale, après la tentative d’expulsion du sit-in de la part du gouvernement d’état le 14 juin dernier, quand la police locale a attaqué le sit-in tenu par les leaders sur le zocalo de la capitale oaxaquénienne. À cela s’ajoute l’injustice : « Au Oaxaca, on manque d’écoles, d’eau, de pavement, d’électrification, des choses les plus élémentaires. »

« Ils peuvent continuer à nous réprimer et peut-être dans une semaine, au lieu de 10 personnes cachées, nous serons 50 et, au mieux, ils vont à nouveau remplir les prisons et peut-être, ils vont à nouveau nous tirer une balle. Mais je le répète : les gens ont décidé de se mettre à marcher et ils ne vont pas s’arrêter. Le mouvement continue et continuera. »

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