<i>"The Name of Our Country is América" - Simon Bolivar</i> The Narco News Bulletin<br><small>Reporting on the War on Drugs and Democracy from Latin America
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Narco News Issue #43

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Réponse de la cinquième brigade-koyotl yohuali sur les 6 points

(de discussion de la première plénière de l’Autre Campagne)


Par la 5ième brigade-koyotl yohuali
L’Autre Mexique

11 décembre 2006

1 de la ratification, de l’approfondissement ou des modifications des caractéristiques de l’Autre Campagne proposées dans la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone.

Nous pensons que l’Autre Campagne doit être un mouvement qui accepte les différences dans l’équité et le respect, un mouvement révolutionnaire, rebelle qui non seulement lutte pour la transformation sociale des relations politiques et économiques mais aussi qui cherche la transformation des relations au sein de la société et des individus : des relations basées sur l’horizontalité, l’autonomie, la solidarité, le soutien mutuel et l’équité, où personne n’a plus d’importance qu’un autre, où aucune voix ne vaut plus qu’une autre, où personne n’impose sa décision et ses idées sur les autres ; un mouvement collectif : où les décisions sont prises par nous tous et toutes ; un mouvement éthique : qui est conduit de manière honnête et qui tient toujours compte de ce qui est dit, et où à l’intérieur de nos différences, nous pouvons travailler en coordination, où nous apprenons à travailler pour le bien collectif, où tous et toutes prenons les décisions et les responsabilités de manière collective ; un mouvement autonome : où chacun décide de ses formes d’organisation et de son travail, où chacun est maître de ses décisions, sans que notre unité suppose une homogénéisation de tous et toutes ; un mouvement horizontal : où il n’y a ni dirigeants ni leaders, où chaque adhérent(e)s a la même valeur et la même importance, sans autoritarisme, sans imposer, sans dominer, sans réprimer ou opprimer l’autre ; un mouvement international : où, quel que soit notre lieu de naissance, notre langue ou notre identité, nous pouvons nous organiser pour lutter contre le monstre du capitalisme et du pouvoir qui sont nos ennemis et qui n’ont pas de frontières, nous organiser pour être solidaire entre nous. Ceci est un vaste effort régi par les principes de liberté, d’autogestion, d’autonomie, d’équité, d’horizontalité, de soutien mutuel, de respect, de solidarité, de collectivisme et où l’homogénéité, le centralisme et l’autoritarisme ne sont permis ni recherchés. Un effort collectif où nous nous efforçons de nous respecter et de nous soutenir mutuellement, en développant les luttes contre le capitalisme et l’autoritarisme, en développant, en fortifiant et en impulsant les différentes luttes du peuple, des peuples.

Une lutte anticapitaliste : c’est-à-dire lutter contre ce système d’exploitation et de rapports de pouvoir, politiques, économiques, de production, sociaux et humains. Nous disons que nous sommes anticapitalistes et anti-autoritaires et que nous serons toujours opposés à une quelconque idée du pouvoir, la plus anticapitaliste qu’elle soit car rien ne sert de lutter contre le capitalisme si nous ne détruisons pas la graine du pouvoir de nos cœurs car elle génère injustice, domination, inéquité, classes politiques et sociales, bref un dominé et un opprimé.

Nous considérons avec la plus grande importance la construction d’une lutte non électorale, éloignée de toute perspective reliée aux élections, leurs partis politiques, leurs institutions et organisations, éloignée de toute perspective qui poursuit le pouvoir et ses institutions quelles qu’elles soient. Créer une lutte non électorale car nous pensons que notre lutte doit être la construction des autonomies, le développement de l’idée de l’organisation autonome, horizontale et collective et ceci peut seulement se réaliser loin des perspectives électorales qui ne recherchent que la prise du pouvoir. Selon notre opinion, l’Autre Campagne ne devrait surtout pas aspirer à la prise du pouvoir, ni construire un autre pouvoir qui génère exploitation, domination et soumission. En même temps, notre lutte, qui sera par principe anti-électorale et donc une lutte pour l’organisation autonome, collective, équitable et horizontale, et c’est aller contre les principes de cette démocratie imposée par le système et contre le pouvoir même. Quand nous disons que nous ne serons pas électoralistes, nous nous référons au fait que l’Autre Campagne ne peut pas se limiter à des perspectives qui nous influencent et dissolvent l’organisation des peuples au moyen du leadership des partis et des institutions et quand nous disons que nous sommes anti-électoraux, cela ne signifie pas nous allons empêcher les élections mais que notre lutte s’oppose par principe à la démocratie et à ses institutions et que nous devrons chercher la voie vers une organisation autonome, collective, fédérée, anti-capitaliste et libertaire (et par libertaire, nous ne faisons pas référence à l’anarchisme, mais au sens même du mot. Par libertaire, nous faisons référence à toute lutte qui s’oppose à la contrainte, à l’autoritarisme, à la domination de toute sorte, à toute lutte pour la liberté, l’équité par l’horizontalité, le collectivisme et l’autonomie afin de ne pas générer d’autres chaînes, oppressions, contraintes ou dominations, qui ne soumette pas, car bien que cette parole ait toujours été revendiquée par les anarchistes et ait toujours été historiquement liée à la pensée anarchiste, cela ne signifie pas qu’elle nous appartienne (tout comme la parole communiste ne se réfère pas uniquement au marxisme et ses variantes, ni ne leur appartient car le communisme est un but, une idée très large où se retrouve également l’anarchisme ou le communisme libertaire) ou que nous soyons l’unique acteur libertaire bien que nous soyons anarchistes libertaires), notre lutte va bien au-delà des élections.

Nous revendiquons, impulsons et soutenons l’organisation autonome et collective des quartiers, des peuples et des groupes sociaux, pas dans la perspective d’absorber des gens et des groupes pour nos organisations mais pour pousser d’autres groupes et d’autres personnes à s’organiser de façon autonome à égalité avec nous ou, s’ils le considèrent bon, à s’organiser avec nous. Dans ce cas, nous le ferons, sinon nous pourrons au moins construire des coordinations et des solidarités avec ces groupes et organisations, dans la fraternité et le respect. Grâce à l’Autre Campagne, nous devons impulser l’organisation collective de chacun, et ce, même en marge de nous-mêmes.

Nous croyons en la lutte pour atteindre des accords entre les individus, les collectifs, les organisations, les quartiers et les peuples, des accords que nous serions tous prêts à accomplir et à respecter. Nous pensons que nous ne devons pas rechercher des lois ou des constitutions car une constitution tend à nier et à homogénéiser les diversités, une constitution est un appareil homogénéisateur qui tue notre liberté et nos différences et plus encore car proclamer une constitution et des lois implique l’existence d’appareils de contrôle qui obligent à tenir ses positions. Une constitution implique la nécessité d’avoir un appareil policier, judiciaire et législatif ainsi qu’un état qui génèrent du pouvoir et alors nous courrions le risque majeur qui menace les forces révolutionnaires et rebelles, celui de se convertir en tyrannie aussi atroce que celle générée par le capitalisme, celui de se corrompre et de se repaître de pouvoir, d’avarice, celui de nous prendre pour la vérité absolue, indéniable et inquestionnable ou celui de nous limiter dans une dynamique légale qui restreint les luttes. Nous croyons que nous devons rechercher des accords que nous serions tous disposés à reconnaître, à accepter et à respecter mais que nous ne devons pas rechercher des lois qui nécessitent des appareils de contrôle politico-policiers qui génèrent de l’autorité et du pouvoir, qui dénaturent nos efforts révolutionnaires, rebelles, autonomes, collectifs et nos principes.

Nous pensons que nous devons lutter non seulement contre le pouvoir économico-politique, mais que nous aussi devons combattre toute forme de pouvoir, toute forme de domination et de soumission depuis la plus petite sphère du niveau personnel et collectif. Nous devons lutter contre toute inéquité, contre toute domination, discrimination et pouvoir, contre tout autoritarisme, qu’il soit politique, économique, de genre, de ce qu’on nomme la race, d’extraction culturelle, linguistique, sociale et personnelle, etc. Nous pensons qu’il est nécessaire et urgent qu’à l’intérieur de nous-mêmes en tant que personnes, collectifs et mouvement, nous bâtissions une lutte contre ces erreurs et défauts que nous avons aussi en nous. Pour faire court, ceci se réfère à une RÉVOLUTION et à une RÉVOLUTION SOCIALE dans toute sa splendeur, dans tout son sens, dans toutes ses lettres et dans tous ses mots, dans tous ses aspects et dans tous les aspects de la vie.

2 de la définition de qui est appelé et de qui ne l’est pas

Sont appelés tous ceux et toutes celles qui sont prêt(e)s à lutter contre le capitalisme sans autoritarisme, hommes et femmes de tous les états et de toutes les identités qui sont prêt(e)s à bâtir une lutte ensemble, basée sur le respect de l’autre, qui sont prêt(e)s à accepter la diversité des idées et des couleurs qui forment le monde, qui ne prétendent pas obliger ou soumettre, celles et ceux qui ne prétendent pas dominer le mouvement, celles et ceux qui sont prêt(e)s à respecter les différences dans l’équité. Doivent être appelé(e)s toutes celles et tous ceux qui sont prêt(e)s à arriver à des accords et à les respecter, celles et ceux qui ne cherchent pas à dominer tous ceux et toutes celles que nous sommes, celles et ceux qui sont prêt(e)s à bâtir une organisation basée sur l’autonomie, le collectif, le soutien et le respect mutuel, celles et ceux qui sont prêt(e)s à parler, à écouter et à nous comprendre, tous ceux et toutes celles que nous ne cherchons pas à dominer, à opprimer, à réprimer, à diriger, à imposer et à exclure (nous sommes convaincus que la seule manière de socialiser le pouvoir est de le détruire), celles et ceux qui nous cherchons à construire un monde autonome et collectif, où la seule et unique autorité serait nous tous et toutes, où l’autorité serait la décision collective.

Doivent être appelés ceux qui travaillent dans la rue, en usine, dans les villages, dans les écoles, dans la peine, dans les familles, etc. pour la construction d’un monde différent, ces hommes et ces femmes-là avec qui nous cherchons à travailler avec notre cœur sans désir de premier rôle ou de leadership, ces gens-là avec qui nous sommes disposés à agir en conséquence sur ce que nous disons et ce sur quoi nous nous mettons d’accord. C’est-à-dire que nous devons prendre garde à ces groupes qui nous disent une chose et en font une autre totalement différente, comme de dire que nous sommes pour une lutte non électoraliste et en même temps participer à la promotion de candidats ou de partis et chercher à les placer à des postes de pouvoir depuis la Otra (c’est une chose de voter, c’en est une autre de les promouvoir), ou bien ceux qui disent qu’ils sont d’accord avec un mouvement horizontal et qui cherchent à diriger les assemblées, hiérarchisant l’Autre Campagne dans les faits, ou encore ces groupes et ces personnes qui disent qu’ils se sont pas prêts à collaborer avec les sphères du pouvoir et qui, en même temps collaborent avec les syndicats-voyous, les partis et les gouvernements et prétendent restreindre l’action même de l’Autre Campagne.

Sont appelé(e)s celles et ceux qui ne cherchent pas à rallier l’Autre Campagne à une dynamique en relation avec la démocratie électorale, ou vers des relations avec les groupes déjà au pouvoir qu’ils soient syndicaux, politiques ou sociaux.

Sont appelé(e)s celles et ceux qui cherchons à construire les outils collectifs et autonomes qui acheminent vers la liberté et l’équité.

Sont appelé(e)s tous les hommes, femmes, organisations, peuples, collectifs qui sont honnêtes, conséquents, éthiques, tous et toutes qui, d’en bas, rêvent d’un monde différent, d’un monde nôtre, celui de tous et toutes.

Nous pensons que doivent être appelés tous ces gens et organisations qui ne cherchent pas à centraliser et à dominer le mouvement ni l’autre. Ne doivent pas être appelés les gens qui participent de l’intérieur aux directions et aux structures dirigeantes des partis politiques, des gouvernements, des syndicats (voyous et néo-voyous) ou des institutions d’état ou privées, ne sont pas appelées les organisations-annexes ou affiliées aux partis politiques, ni celles qui cherchent à nous restreindre à l’action électorale, à collaborer avec les gouvernements, les institutions et les syndicats-voyous et néo-voyous, les organisations et personnes qui cherchent à collaborer avec les sphères du pouvoir (et que nous aussi nous collaborions avec elles) et à se positionner à l’intérieur de ces dernières (par notre biais ou par le biais de n’importe quel autre mouvement). Nous devons appeler les travailleurs des syndicats, les habitants, les peuples, les organisations, les employés, non pas les sphères dirigeantes.

Ne doivent pas être appelés ni acceptés les opportunistes, ceux qui cherchent à construire des sphères de pouvoir à l’intérieur de l’Autre Campagne. Ne doivent pas être acceptés ceux qui sont connus pour être des traîtres et des « vendeurs » de mouvement.

Le collectif de collectifs rassemblés au sein de l’Autre Campagne doit refuser l’opportunité à quiconque tente de construire des structures dirigeantes centralisatrices à l’intérieur de l’Autre Campagne. Nous devons prendre garde à ces personnes ou groupes qui sont connus pour leur arrivisme et leur hypocrisie, qui disent une chose et font le contraire, qui accaparent les commissions pour s’ériger en leader ou en dirigeant, en délégué éternel et unique, qui s’excluent du travail et des risques, qui cherchent à exclure les autres des prises de décision argumentant sur le « manque de préparation » des autres compañeros, ceux qui nous parlent de l’horizontalité et qui, dans les faits, hiérarchisent les espaces et les outils afin de hiérarchiser les décisions et prendre possession de la politique au sein de l’Autre Campagne, ceux qui nous parlent d’une « autre façon de faire de la politique » et qui, dans les faits, cherchent seulement à fortifier les vieilles pratiques excluantes et élitistes de prise de décision, ceux qui cherchent à manipuler les assemblées par le chantage, ceux qui esquivent les décisions des assemblées en imposant leurs décisions et celles de leurs groupes.

Nous devons prendre garde aux opportunistes qui n’appartiennent plus aujourd’hui aux partis politiques, aux gouvernements, aux institutions et qui, dans leur action passée, ont seulement été des opportunistes qui cherchaient à diriger ou à participer à la direction des mouvements sociaux, cherchant à se positionner à l’intérieur des sphères de pouvoir et de la classe politique, ces gens-là ne doivent pas être appelés. Les dirigeants des syndicats-voyous et néo-voyous, les partis politiques, leurs organisations et leurs intellectuels affiliés ne doivent pas être appelés ni acceptés, nous devons prendre garde à ceux qui ont voulu dominer les mouvements et les centraliser pour finir par pactiser avec le gouvernement ou les institutions sur des intérêts étrangers aux mouvements, la plupart du temps dans le dos du mouvement eux-mêmes.

3 de la structure d’organisation de l’Autre Campagne

Nous devons chercher une façon de nous organiser qui évite que nous tombions dans un centralisme organisationnel, qui évite la construction de sphères de pouvoir à l’intérieur de l’Autre Campagne. Une forme d’organisation qui respecte l’autonomie des entités adhérentes, qui nous permette de travailler collectivement et avec solidarité, soutien et respect mutuel, où nous ne tombons pas dans la bureaucratie, où aucun groupe ne domine l’organisation ni ne tente de centraliser les décisions, où nous nous organisons dans notre diversité. Nous devons rechercher une forme d’organisation qui nous évite de tomber dans le sectarisme.

Il est évident que de parler de la structure d’organisation est un thème complexe et que nous devrons donc la construire tous et toutes. Nous pensons que la structure d’organisation doit être régie par les principes exprimés par la majorité des groupes et personnes participant, en respectant l’autonomie de chaque collectif, basé sur le collectif, la solidarité, le soutien et le respect mutuel, l’équité, l’horizontalité, le roulement (des tables, des commissions…), la diversité et pas sur la centralisation, l’hégémonie, la domination et la hiérarchisation. Ces principes, pensons-nous, devront être clairement marqués et sur la base de ces principes, la structure d’organisation pourrait changer en accord avec les nécessités pratiques.

Nous sommes convaincus que l’horizontalité, l’équité, le respect, le roulement, la non-exclusion, la communication (parler avec son cœur et écouter de même), l’autonomie, le collectif, l’anti-autoritarisme, la non-recherche de pouvoir, la non-imposition, autant à l’intérieur de nous tous et toutes qu’à l’extérieur, doivent être les principes premiers de l’Autre Campagne et bien entendu des structures d’organisation que nous construisons.

Ce que nous proposons :

Nous pensons en première instance que les collectifs, organisations, peuples et personnes à titre individuel doivent conserver leur autonomie quant à leurs formes d’organisation pour ce qui est interne, quant à leurs décisions et à leurs formes de travail et, à plus grande échelle, il a déjà été discuté des actions et façons d’agir dans le collectif de collectifs et de personnes que nous sommes, nous la Otra ; nous le faisons sur la base des principes sur lesquels nous nous sommes tous et toutes mis(e)s d’accord en collectif.

La plus grande valeur de l’Autre Campagne réside précisément dans la voix et le travail de ses adhérents, organisations, collectifs, peuples, familles, hommes et femmes et nous pensons que l’organe ultime de décision doit être ceux-là mêmes.

Toutes les entités adhérentes avons la même valeur de parole et de décision qu’il s’agisse d’une personne à titre individuel ou d’un plus grand nombre de membres d’un groupe, peuple ou organisation.

Que personne ne soit obligé de prendre part à un espace s’il n’est pas convaincu d’y participer : ceci à la suite d’une proposition exprimée à la plénière des adhérents du District Fédéral les 2 et 3 septembre derniers qui proposait que les adhérents individuels soient forcés à aller vers les collectifs et que l’Autre Campagne créée ces collectifs afin de les remplir avec les adhérents individuels. Ensuite, ce que nous avons compris, c’est qu’on argumentait sur le fait que ça ne collait pas avec les adhérents individuels et qu’il était nécessaire de les lister dans des collectifs, et sur la supposée plus grande possibilité que les adhérents individuels soient des éléments infiltrés de l’état. Nous pensons que chaque personne qui adhère et qui participe le fait de la manière qui lui sied et ceux qui décident de le faire de manière individuelle ont tout à fait le droit de le faire. Et leurs voix ont la même valeur que celles des organisations comprenant des milliers de membres. L’Autre Campagne ne peut obliger personne à participer à quelque chose avec lequel il n’est pas d’accord. Peut-être dans le futur, certains adhérents individuels créeront leurs propres collectifs eux-mêmes ou avec d’autres groupes, mais ce sera uniquement leur décision.

Qu’il n’existe pas de coordinations uniques, omnipotentes, hiérarchisées. C’est-à-dire que les espaces de coordination soient ceux qui naissent des adhérents, que ce soit de manière régionale, par secteur, par affinités et identités, sans qu’il existe une limite des espaces de coordination. Nous pensons que ces coordinations devront précisément être cela, des coordinations, des espaces que nous allons construire pour coordonner nos propres luttes et la lutte de tous et toutes, et non pas des espaces où l’on prétend décider pour la totalité de l’Autre Campagne, pas des espaces bureaucratiques dans le sens où il n’existe pas d’instances suprêmes ou minimes (nous ne hiérarchisons pas les instances de l’Autre Campagne) mais bien des instances de coordination, de discussion et de décision quand celles-ci sont exigées aux différents niveaux. En ce qui concerne les coordinations de décision qui sont sans périodicité définie mais bien selon les besoins, seulement dans ces instances se prennent les décisions en comptant toutes les voix de tous et toutes les adhérent(e)s, même quand ils sont absents des plénières par voie de consultation. Ces organes de coordination ne peuvent pas être des organes de décision, pas plus que ceux de communication, d’échange d’idées et de pensées, de solidarité, de soutien, d’actions et de propositions conjointes.

Nous pensons que toutes les tables des assemblées, plénières, coordinations, réunions doivent être soumises au roulement, et doivent être révocables, avec l’obligation évidente de prendre en compte toutes les voix, idées et propositions exprimées, peu importe le groupe, la coordination et la personne, doivent être chargées uniquement de collecter et de résumer ce qui est dit par les participant(e)s et le cas échéant, faire des propositions basées sur les propositions de tous et toutes qui puissent servir de consensus pour débloquer une discussion, avec la responsabilité de tous et toutes de participer et apprendre à se conduire avec une éthique politique, sociale, collective et humaine pour le développement de celles-ci et de toutes les tâches nécessaires aux différents organes de toutes natures que nous construisons. C’est-à-dire que tous et toutes avons la responsabilité de participer aux tables et d’apprendre, car il y en aura peut-être qui vont prétendre qu’il y a « des gens qui ne savent pas tenir une table » et ainsi certains groupes « qui savent et qui ont de l’expérience » vont s’incruster aux tables et, de là, vont peut-être manipuler les assemblées. Nous savons que tout le monde ne sait pas tenir une table d’assemblée, pourtant tous et toutes doivent apprendre et la façon d’apprendre est de participer, et ce, malgré les erreurs que cela pourra entraîner dans les assemblées, mais si nous parlons d’horizontalité, nous ne pouvons pas exclure quelqu’un qui « ne sait pas ».

Tout ce qui a été collecté à ces tables devra être évidemment horizontal, c’est-à-dire ouvert à tous et à toutes sans restriction : les informations, les discussions, les idées et propositions, les accords, les désaccords, les contacts, etc.

Les tables de ces organes collectifs de coordination, de discussion et de décision devront être élues par ceux qui assistent à ladite réunion et ses participants le seront au titre de leur adhésion à l’Autre Campagne, c’est-à-dire en tant que collectif, organisation, peuple, famille ou individu(e) qu’importe si c’est à titre individuel ou au nombre de membres du groupe ou de l’organisation, ceci afin d’éviter l’exclusion des groupes moins nombreux et des individu(e)s et la supériorité des grandes organisations.

Nous savons que ça prend toujours au moins une heure ou plus juste pour instituer la table, à cause des intrigues ou des différences entre les différents groupes ou positions. Pour éviter ces situations inutiles et les si fréquents abus, nous proposons un tirage au sort à partir des registres des groupes, organisations et personnes de l’assistance pour proposer la table. Une fois acceptée la proposition du tirage au sort, on pose la question à ceux qui sont tirés au sort s’ils acceptent la tâche ou pas. Si tous et toutes l’acceptent, il n’y a pas de problème. S’il y en a qui déclinent l’offre de participation, il faut trouver une autre proposition pour ce lieu, et ce, jusqu’à ce que tous les lieux requis soient satisfaits. Avant cela, nous savons que personne ne peut être forcé à monter à la table, mais nous devons prendre en compte le fait qu’être militant de l’Autre Campagne implique d’assumer nos responsabilités en même temps que de défendre nos droits, donc, si quelqu’un ne veut pas assumer sa tâche, on ne peut pas l’y forcer, cependant, nous en appelons au sens des responsabilités collectives de chaque militant, de chaque groupe ou personne adhérente d’accomplir les tâches fatigantes et difficiles mais qui nous reviennent à tous et à toutes.

Afin d’optimiser notre apprentissage de certaines tâches comme tenir la table, nous pourrions dégager les tâches spécifiques aux tables et à ses occupants : ce qui doit et ne doit pas y être fait, pour ceux qui y sont désignés et ceux qui n’y sont pas désignés. C’est-à-dire délimiter les tâches et les buts desdites tables, afin d’éviter les abus, les manipulations, les exclusions et d’aider ceux qui n’ont pas l’expérience de tenir une table.

Nous pensons que la manière de prendre des décisions ne doit pas être le vote (bien que nous sachions qu’il est quelquefois inévitable à cause de notre manque de maturité et de nos différences) car avec le vote, il y a toujours une majorité qui domine et une minorité qui doit assumer les décisions de la majorité et ceci nous pose un problème éthique, politique et social. Nous pensons que les décisions cruciales de l’Autre Campagne ne doivent pas être prises via le vote mais par consensus. C’est-à-dire que les décisions seront précisément celles avec lesquelles nous sommes tous et toutes d’accord. C’est comme cela que nous pensons que ça doit se passer. Pourtant nous savons que, parfois, il est impossible de décider quelque chose sans un vote et ceci est une des problématiques les plus importantes de notre articulation en tant que mouvement collectif et autonome. Dans la construction de nos instances organisationnelles, surtout lors des prises de décision cruciales pour les tous et les toutes que nous sommes, étant donné que dans les décisions de coordination nous pourrions sans aucun problème nous contenter d’un vote (qui doit toujours se passer de manière éthique), même si nous devons toujours essayer de l’éviter, avant cette situation, si c’est pour prendre des décisions cruciales pour l’Autre Campagne par le vote, nous devrons construire un système qui évite de porter atteinte à l’horizontalité, l’équité et l’autonomie de chacun et de chacun des principes de l’Autre Campagne.

Nous proposons que les décisions cruciales des tous et des toutes de l’Autre Campagne que nous sommes soient prises au travers des collectifs, organisations, familles, peuples et personnes, c’est-à-dire par la voix vivante de chaque entités adhérentes via les consultations. C’est-à-dire que les décisions cruciales ne pourront être prises en réunion plénière sans avoir été portées et discutées dans les collectifs, peuples, familles, organisations, individu(e)s. Ce que pourra faire la plénière, c’est dégager une proposition basée sur les discussions des entités adhérentes. Ces propositions devront émerger des plénières, toujours avec l’accord de la majorité des assistants (peut-être 70% ou 75%), pour qu’elles soient proposées à la discussion des entités adhérentes en vue d’une décision ultérieure.

Nous pouvons envisager, avec l’effort de passer contrat entre tous et toutes, une proposition que nous sommes prêts à accepter. Premièrement, on doit rechercher le consensus avant tout, essayer d’éviter les votes. S’ils deviennent inévitables, que ce soient par voie de délégués par entités adhérentes (collectifs, peuples, organisations, familles ou individu(e)s) pour éviter les majorités des grosses organisations ou des groupes ou organisations qui se rendent en masse aux plénières, ou, le cas échéant, de délégués de régions, secteurs ou coordinations, sans qu’aucune voix n’ait moins de valeur qu’une autre. En fait, l’idéal serait que nous puissions nous rassembler dans de plus vastes espaces que ceux des seules entités adhérentes, par région, secteur, coordination, groupes d’affinités, etc. Et que les plénières nationales, par exemple, se fassent avec des délégués de ces vastes rassemblements, élus par leurs assemblées, toujours rotatives et révocables, représentants exclusivement son groupe ou sa personne ou son espace de coordination, ou dans ce cas, représentant uniquement ceux qui se retrouvent à l’intérieur dudit espace, simplement chargés de rapporter la parole collective qui est en construction dans cet espace, sans pouvoir prendre une décision avant d’avoir consulté son espace collectif plus vaste, son groupe, organisation, peuple, famille et personne en ce qui concerne la prise de cette décision. Nous pensons qu’en coordonnant nos actions, il est plus facile de les approuver par consensus car il y a là plus de flexibilité (à moins qu’il soit indispensable d’en passer par la consultation). Aucun délégué ne pourra prendre de décision de cette nature sans la soumettre à consultation dans ses espaces.

Les commissions qui se révèleront nécessaires seront simplement chargées d’une tâche déterminée, qu’il s’agisse de la réalisation d’un événement, de proposer des lieux, des coûts, de la logistique, des opérations, de sortir des textes, toujours dans l’axe défini par l’assemblée, de proposer un tract, une affiche, une dynamique, de faire des propositions en prenant toujours l’assemblée en considération, sans jamais pouvoir décider sans les autres, toujours rotatives, révocables, devant rendre des comptes clairs à propos de tout : information, propositions, contacts, finances, etc., à tous et toutes qui formons l’assemblée. Les propositions faites par les commissions seront toujours à disposition de l’assemblée afin qu’elle les accepte ou les rejette partiellement ou totalement sans que cela signifie la fin de la commission. Nous proposons de faire des commissions qui ne soient ni uniques ni permanentes. Nous croyons que les commissions doivent être créées exclusivement lorsqu’il y en a besoin et qu’elles doivent seulement être chargées de faire des propositions. Au bout de leur tâche, elles seront dissoutes. Les délégués de ces commissions devront être rotatifs et révocables, élus par les assemblées ou par chaque collectif, organisation, peuple, famille de manière horizontale et équitable. Nous pourrons alors installer une dynamique similaire à la proposition pour établir les tables des assemblées : par tirage au sort et l’acceptation ou non par les tirés au sort de cette tâche, s’ils se considèrent capables de la mener à bien. Et si, à un moment donné, ladite commission se retrouve bloquée et ne sait pas comment continuer, elle pourra toujours demander conseil aux membres de l’assemblée. Nous pensons que ces commissions doivent être vastes et ouvertes à tous et toutes. Et qu’elles ne doivent jamais être permanentes ni uniques.

Sur les espaces, les coordinations, les groupes d’affinités, etc.

Ici nous parlons des espaces destinés aux coordinations et au rassemblement car nous connaissons la nécessité de nous rassembler en noyaux plus vastes, tant pour la coordination de toutes nos actions et solidarités que pour notre travail au sein de l’Autre Campagne et pour nos structures d’organisation qui facilitent les prises de décision.

Premmièrement, nous proposons l’existence de coordinations qui ne soient ni uniques ni ultimes ni hiérarchiques, bien que nous devrions avoir la capacité de nous coordonner dans des espaces qui soient le plus vaste possible sans que la coordination suppose une homogénéisation de ses adhérents. Ces organes serviraient simplement à coordonner nos actions, propositions collectives, tâches, débats, solidarités, consultations, soutiens à nos travaux particuliers, luttes particulières et générales, à discuter et à décider afin de forger notre chemin propre à l’Autre Campagne. Ceci veut dire travail dans les quartiers, les écoles, les usines, pour nourrir et développer la naissance d’autres organisations collectives, autonomes, sans désir de coopter des personnes ou des groupes dans nos organisations et jusqu’aux marges de nos collectifs, organisations, peuples et « Autre Campagne ». Mais plutôt afin de faire croître l’idée d’auto-organisation des gens eux-mêmes, de l’impulser, de la soutenir et quand ils se seront enfin organisés, ils décideront librement s’ils entrent ou non dans l’Autre Campagne ou si nous nous unissons même si nous ne sommes pas tous participants de l’Autre Campagne. Nous croyons que le principal objectif de l’Autre Campagne, en dehors de nous soutenir les uns les autres, c’est soutenir la naissance d’autres groupes autonomes organisés collectivement y compris ceux qui n’adhéreraient pas à la Otra.

Pour commencer, nous pensons, dans une vague tentative de développer cette proposition, que ce sont les entités adhérentes (personnes, collectifs, organisations, peuples, familles) qui pourraient se rassembler par groupes d’affinités et former des coordinations « x » : de travailleurs, d’étudiants, de paysans, de peuples, de quartiers, d’usines, d’identité (ethnie, genre, etc.). Elles formeraient leurs propres coordinations sans que cela suppose des coordinations uniques, plus encore dans les cas où, en vérité, il n’existe d’autres instances coordinatrices et sans que cela évite la naissance d’autres instances équivalentes. Ces instances s’organiseraient en accord avec leurs secteurs au niveau national. Par exemple, le secteur des travailleurs essaierait de rassembler toutes les coordinations de travailleurs existantes afin de se coordonner régionalement ou nationalement tout en respectant leur environnement, les femmes, les peuples indigènes, les quartiers, les étudiants, les collectifs et les etcetera que nous sommes et qui naissons, et qui aurait leur autonomie d’action au sein de l’Autre Campagne et ses propres adhérents et espaces au sein de leur coordination régionale ou nationale. Et ainsi, nous essaierons de nous rassembler via tous les espaces d’espaces de coordinations en espaces de coordination régionale. Pour ceci, nous proposons que les coordinations régionales ne se forment justement pas par état de la fédération mais plutôt que la forme soit ouverte à l’environnement régional et que chacun décide. C’est-à-dire qu’au lieu d’une coordination du District Fédéral et une de l’état de Mexico, on pourrait construire une coordination régionale de la Vallée de Mexico et celle-ci pourrait s’ouvrir aux espaces de coordination qui existe dans cette région et qui sont d’accord avec cet espace. Dans cette coordination de la Vallée de Mexico, il pourrait y avoir des espaces de coordination du District Fédéral, de l’état de Mexico et de toutes les entités qui se trouvent dans ladite vallée. Les coordinations régionales pourraient être constituées selon les bio-régions ou les régions d’identité culturelle. Au lieu d’une coordination du Potosi, une de l’Altiplano, ce pourrait être les espaces de coordination qui se trouvent à l’intérieur de l’Altiplano, peu importe leur entité fédérale. Peut-être une coordination des huastèques où pourraient entrer des espaces de coordination et de travail des huastèques sans tenir compte de leur entité fédérale et ainsi de suite. Il est évident que ceci devra être déterminé par chacun selon ses affinités et son identité car nous ne pouvons proposer un même modèle pour tous mais plutôt construire un modèle collectif où chacun construit son modèle d’espace de coordination régionale ou sectorielle.

Chacun pourra assister aux assemblées, plénières et coordinations et pourra y exprimer ses positions et idées.

Ces idées ne prétendent pas constituer une proposition définitive ni même définie car le sujet de la structure d’organisation est trop complexe pour être résolu en une seule fois, tout au moins pour nous et ce ne sera pas la seule idée que nous soumettons ici. Nous allons essayer d’exprimer deux ou trois formes de vagues propositions qui, bien qu’elles ne varient peut-être pas beaucoup, peuvent nous aider à construire une ou plusieurs propositions.

Que nous, les entités adhérentes (personnes, organisations, peuples, collectifs, quartiers, familles, peuples indigènes, etc.), nous rassemblions en coordinations « x » d’affinités. Ces coordinations se rassembleraient soit par régions ou par secteurs (identités, espaces, affinités, etc.) et de cette façon, nous arriverions aux plénières par régions ou par secteurs, de façon séparée comme cela s’est fait jusqu’à maintenant.

Ou que les entités adhérentes se rassemblent en coordinations « x » en accord avec son secteur (espace, identité, affinité). Ces coordinations « x » se rassembleraient par secteur au niveau sous-régional, régional ou national et arriveraient aux plénières soit régionales ou nationales via leurs secteurs.

Exemple :

Les travailleurs de la ville de Mexico (ou de la vallée de Mexico) se rassemblent en coordinations « x » selon leurs affinités, leurs métiers, etc. Ces coordinations « x » de travailleurs se rassemblent dans la coordination de Mexico ou de la vallée de Mexico (celle-ci serait la sous-régionale du secteur où l’on essaiera que soient présentes les différentes coordinations de travailleurs au sein de cette sous-régionale). Cette coordination sous-régionale par secteur d’activité de la vallée de Mexico fait partie de la coordination nationale du secteur d’activité (ce peut être le centre, le sud et le nord) et via ces régionales par secteur ou via les coordinations nationales par secteur, on arrive aux plénières.

Ou bien, nous pensons également que nous, les entités adhérentes, nous organisions en coordinations « x » par secteur (espace, affinités, identité). Ces secteurs s’organisent en sous-régionales , régionales et nationales par secteur, pour s’attaquer à nos problèmes par secteur et ces coordinations sectorielles font partie en même temps des coordinations sous-régionales, régionales et nationales multisectorielles et via ces différentes coordinations, on arrive aux plénières.

Exemple :

Les travailleurs de la ville de Mexico se rassemblent en coordinations « x ». Ces coordinations se rassemblent au niveau sous-régional, régional et national pour s’attaquer à leurs problèmes en tant que travailleurs, mais en même temps font partie de la coordination sous-régionale multisectorielle de la vallée de Mexico. Cette dernière mène à la coordination régionale multisectorielle (centre, sud et nord) et ensuite aux plénières nationales.

Pour tenter d’optimiser les temps des plénières, nous pourrions essayer d’atteindre le consensus lors des régionales multisectorielles qui porteraient des voix collectives aux plénières nationales. Il est évident que chaque instance qu’elle soit sectorielle, sous-régionale, par affinités, par identité, collective, par organisation, par famille, par personne, par peuple qui ne se sente pas représentée aux sectorielles-régionales ou nationales ou aux sous-régionales multisectorielles, pourra faire entendre sa voix et aura la possibilité d’exprimer sa position et sa décision que ce soit en tant qu’espace de coordination ou que simple entité adhérente. Ce serait bien de créer un mécanisme qui permette à ces groupes et personnes qui pourraient ne pas se sentir représentés dans telle ou telle coordination afin que leur voix ne soit pas écartée et soit écoutée et prise en compte et afin que les voix des coordinations plus vastes, sectorielles, par affinités, sous-régionales, etc, ne pèsent pas plus lourd.

Quand nous parlons de sous-régionales, nous nous référons aux coordinations par bio-région ou régions d’identité culturelle, par ville, par peuple, par municipe, etc. Et quand nous parlons de régions, nous pouvons avoir deux façons de les concevoir : simplement RÉGION CENTRE, SUD ET NORD du pays, ou bien RÉGION CENTRE-CENTRE, CENTRE-EST, CENTRE-OUEST, CENTRE-NORD, NORD-EST, NORD-OUEST, SUD, SUD-EST de chaque secteur et/ou des régionales multisectorielles.

Ces organes à former devront être des organes de coordinations : ce ne seront pas des organes suprêmes, uniques, centraux et omnipotents mais simplement des espaces où nous, les différents adhérents de l’Autre Campagne, nous mettrons d’accord sur les questions générales et les actions conjointes de ces organes qui soient des espaces de communication, de coopération, de connaissances et de soutien pour les diverses tâches et luttes entre les divers collectifs, organisations, peuples et individus. Que nous ne recherchions pas une tête géante qui ne respecte pas ses principes et objectifs.

4 de la place spéciale des différences dans l’Autre Campagne : indigènes, femmes, autres amours, jeunes, enfants et autres.

Aucun(e) d’entre nous ne sommes pareils. Nous luttons pour et dans l’équité de tous et toutes. Nos différences ne nous font ni plus ni moins, ni meilleurs ni pires, ni plus dignes de dignité, de respect, de soutien, de compréhension, de liberté et de décision, ni moins : ÉQUITÉ.

Tous et toutes qui participons à l’Autre Campagne sommes différents, nous avons mille couleurs et idées différentes, même au sein des groupes d’affinités dans le travail et dans les idées. Alors et dans ce sens-là, chaque secteur, chaque différence doit pouvoir participer dans l’équité à l’intérieur de l’Autre Campagne ainsi que dans le respect de la part des autres. Chacun mérite le même respect, la même valeur, la même importance et ce doit être le travail infatigable de l’Autre Campagne dans son ensemble que nous nous comprenions, écoutions, respections et soutenions dans l’équité. L’Autre Campagne doit se baser sur l’équité, l’impulser, la revendiquer, la respecter et se l’approprier envers tous et toutes. Nous devons nous appliquer à ce que les différences soient sans importance et la manière de faire pour cela, c’est de travailler dans le respect, le soutien, la collectivité, l’autonomie, la conscience et l’équité. A l’Autre Campagne, nous devons faire des efforts pour atteindre cette équité entre les organisations, les idées, les préférences, les peuples, les collectivités, les hommes et les femmes. Les différences que nous ne devons pas accepter sont les capitalistes, les bourgeois, les structures dirigeantes (syndicales, institutionnelles, religieuses, etc.), les sphères de pouvoir, les partis (car ceux-ci sont instrument du système et des défenseurs du capitalisme), les traîtres, les opportunistes et ceux dont le mode d’action est l’arrivisme et qui s’érigent en porte-parole ou dirigeants, etc.

5 de la position de l’Autre Campagne face aux autres efforts d’organisation (Promotora, Frentote, Dialogues Nationaux)

Ce point, pensons-nous, a été directement ou indirectement abordé dans les points antérieurs. L’Autre Campagne est pour tous ceux et toutes celles qui sont prêt(e)s à travailler en collectif, dans l’équité, les respect et le soutien mutuel, l’autonomie, sans collaborer avec les différentes sphères de pouvoir, d’état, fédérale, politiques, économiques, etc. Dans ce document et selon notre idée et notre pensée, l’Autre Campagne est pour tous et toutes qui sont prêt(e)s à travailler de manière horizontale, sans centralisation. Donc, si des gens d’autres organisations s’additionnent, ils sont les bienvenus tant qu’ils n’appartiennent pas aux structures dirigeantes syndicales ou institutionnelles, aux sphères du pouvoir. Les compañeros des autres organisations ne peuvent donc pas être rejetés (en dépit des différences que nous pourrions avoir avec eux) s’ils sont prêts à travailler dans l’équité, l’horizontalité, en respectant nos relations mutuelles dans ce sens où nous sommes tous et toutes d’accord que ceux de l’Autre Campagne n’appartiennent pas aux structures dirigeantes et aux sphères de pouvoir, qu’ils ne les impulsent pas. L’Autre Campagne ne peut pas accepter ni avoir des relations avec les voyous syndicaux, les groupes qui oppriment – et décident pour – les compañeros ouvriers, paysans, habitants, etc., ni avec ceux qui ont des fonctions dans les directions institutionnelles ou gouvernementales, ceux qui veulent amener l’Autre Campagne à avoir une relation ou une alliance avec les structures dirigeantes du pouvoir, avec la classe politique, à ceux qui prétendent bouffer l’Autre Campagne à leurs sauces ou s’en servir pour faire grossir leurs formes viciées d’organisation.

Il est évident que l’on ne peut parvenir à des alliances avec aucun parti politique ou entités de la classe politique, syndicats-voyous ou néo-voyous et encore moins avec leurs structures dirigeantes ni avec des groupes qui sont dans une perspective électorale ou qui font partie de la classe politique.

D’un autre côté, nous pensons que l’Autre Campagne ne peut en aucune manière arriver à des alliances avec ces structures dirigeantes mais elle le peut avec les travailleurs en espérant qu’eux-mêmes arriveront à rompre avec les leaders syndicaux et à se passer d’eux. Avec les travailleurs et travailleuses, ceux et celles d’en bas, ceux et celles qui sont les bases de ces organisations et syndicats, nous devrons être respectueux, solidaires, compañeros et compañeras, mais jamais avec les structures dirigeantes. Nous devons rester en dehors de ces structures car elles font partie du système, des chaînes, de l’aliénation et de la médiatisation des travailleurs et des travailleuses. Nous sommes les frères des travailleurs et des travailleuses d’en bas, de la base, sûrement pas des dirigeants !! Nous devons donc rester en dehors des sphères où sont les chefs mais sans repousser les gens d’en bas qui peuvent se rapprocher de l’Autre Campagne. Nous ne pouvons pas conclure des alliances avec des groupes qui prétendent se mettre au-dessus de nous et pas parce que nous sommes la vérité absolue ni car nous devrions être la direction d’aucun mouvement mais parce que nous décidons pour nous et que nous ne pouvons soutenir les groupes qui aspirent à un positionnement politique dans les sphères du pouvoir. D’un autre côté, nous pouvons conclure des alliances avec des groupes qui ne sont pas dans ces perspectives et qui sont disposés à nous respecter comme nous nous devons de les respecter en retour, avec des groupes qui ne cherchent pas à nous utiliser comme trampolines politiques, à nous diriger ou à nous médiatiser.

A propos du Frentote, de la Promotora et des Dialogues Nationaux…

C’est sûr que dans ces instances il y a des gens honnêtes, d’en bas, mais encore une fois, ceux qui dirigent ces organisations étaient et sont des dirigeants syndicaux et des membres de la classe politique et leurs actions vont toujours dans le sens de la collaboration avec les instances de pouvoir politique des différents camps. Et ces leaders syndicaux sont les mêmes qui s’enrichissent aux dépens des travailleurs et des travailleuses. Ce sont les mêmes qui médiatisent les efforts de ses partisans honnêtes, les mêmes qui excluent les autres des prises de décision, les mêmes qui répriment les travailleurs et travailleuses qui pensent différemment, qui ne sont pas prêts à alimenter leur pouvoir et leurs magouilles. Avec eux, nous ne pouvons pas conclure d’alliance. Nous savons qu’il y en a qui se battent pour une unité fantôme, amorphe et qui, de plus, aspirent à diriger. Nous ne pouvons pas être pour une unité amorphe et sans signification. Nous pouvons nous battre pour l’unité mais pour l’unité de ceux d’en bas, ceux qui n’oppriment ni ne répriment, ceux qui n’imposent rien ni ne médiatisent. Donc, cette unité fantôme que l’on nous propose avec tant d’insistance ne servirait à rien. Ces mafias syndicales et sociales ne savent rien de la fraternité, de la solidarité et de l’honnêteté et seront jamais prêtes à se bouger pour quelque chose qui ne leur rapporte rien politiquement ou économiquement. Nous l’avons déjà vu à une foule d’occasions. Où étaient ces organisations pendant la répression à Atenco ? Et ceux qui étaient prétendument avec les gens d’Atenco, où étaient-ils toutes ces fois où nous avons été frappés, pas seulement nous mais aussi des hommes et des femmes de beaucoup d’endroits. Les alliances n’ont aucune importance pour eux si elles ne leur rapportent pas un profit pour leurs propres intérêts. Nous ne pouvons pas établir d’alliances avec ces groupes hypocrites et répressifs car ce sont eux qui ont frappé nos compañeros et compañeras des syndicats quand ils ne voulaient pas les suivre. Nous pouvons travailler avec ceux d’en bas, mais jamais avec leurs dirigeants…

La Convention Nationale Démocratique (CND) de Lopez Obrador…

En ce qui concerne ce mouvement, nous ne luttons pour la prise de pouvoir de personne. Bien que le triomphe électoral de Lopez Obrador soit reconnu, nous ne pouvons ni ne devons participer à ce mouvement dont l’unique postulat est le placement politique d’AMLO (Andres Manuel Lopez Obrador), de son équipe composée des pires délinquants qu’on puisse trouver et ses dirigeants partisans et pourris. Nous ne pouvons ni ne devons nous allier avec ces gens qui sont là seulement quand ils ont besoin des gens et de leurs organisations… Nous ne pouvons nous allier avec ces gens quand leur gouvernement alimente les mafias sociales dont ils sont eux-mêmes la tête et qui répriment les mouvements sociaux qui ne sont pas avec eux. Cependant, nous savons que la majorité des gens de ce mouvement est honnête, qu’ils sont des frères et des sœurs des peuples travailleurs, que ce ne sont pas des exploiteurs et que nous n’avons pas de problème majeur avec eux mis à part la différence dans les idées. Mais quant au mouvement, ses décisions appartiennent à la structure dirigeante et au parti, pas aux gens d’en bas. Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas nous allier avec eux. D’abord et surtout, ils ne cherchent des alliances que pour leur bénéfice propre… Nous sommes les frères des gens d’en bas, des gens honnêtes, même en dépit de nos différences, mais de leurs dirigeants, nous ne sommes ni frères ni alliances stratégiques. Et une alliance avec ce mouvement serait une alliance avec ses dirigeants.

L’APPO (Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca), le mouvement social de Oaxaca et les mouvements approchants…

Nous exprimons tout notre respect, admiration et fraternité au mouvement oaxaquénien, à ses gens, ses hommes et ses femmes, et ce, en dépit des différences que nous pourrions avoir avec nombre de ses participants, en ce sens que notre solidarité est totale, tout comme notre soutien à ceux qui sont dans la rue, qui gardent les barricades, qui rêvent d’un monde collectif et juste. Nous sommes irrémédiablement leurs frères, nous admirons leur lutte prête à tout et reconnaissons le mouvement oaxaquénien comme un mouvement d’en bas, des peuples, un mouvement qui va plus loin que la chute d’un gouverneur et, aussi peut-être, des prétentions politiques sûres d’elles de ses dirigeants et « leaders ». Cet exemple est différent de l’exemple de la CND car à Oaxaca, il existe une organisation populaire collective et des efforts admirables en dépit de ce que disent les leaders et ceux qui se revendiquent dirigeants, les gens sur les barricades et dans la rue sont les maîtres de ce mouvement et ce, même quand les dirigeants prétendent les freiner dans leurs efforts autonomes. C’est pourquoi nous pensons que nous pouvons nous allier avec le mouvement loin des leaders et des dirigeants – car, même au sein du mouvement, il n’existe pas une acceptation totale de leur leadership et de leurs dirigeants – avec ceux et celles qui maintiennent cette révolte vivante à Oaxaca, ceux qui défendent les barricades et les rues, les espaces autonomes et collectifs. Avec eux, nous pourrons toujours maintenir une relation fraternelle et une alliance, tant qu’ils ne cherchent pas un placement politique à l’intérieur des institutions, ni à imposer, à opprimer, à soumettre, à placer un groupe de gouvernement qui exclue les autres participants des décisions, décisions qui ne peuvent résider qu’en tous et toutes…

Nous pensons que nous pourrons nous allier avec n’importe quelle organisation qui nous respecte, qui n’aspire pas à nous manipuler, à nous médiatiser, à nous diriger, avec n’importe quelle organisation qui soit prêet à travailler dans l’égalité, l’équité, l’horizontalité à une alliance avec nous, qui ne fasse pas partie des sphères dirigeantes, des syndicats voyous ou néo-voyous, des partis politiques ou des groupes qui leur sont affiliés, ni des groupes qui collaborent avec le pouvoir et ses instances, mais avec des mouvements et des organisations qui ne cherchent pas à se placer politiquement à l’intérieur des sphères de pouvoir.

6 des tâches immédiates (diffusion et information), politique nationale, organisation générale

Nous pensons qu’un des objectifs premiers de l’Autre Campagne est le renforcement de nos luttes, de nos autonomies et de nos collectivités, de développer nos luttes et nos travaux, de nous soutenir comme nous pouvons avec ce que nous avons, de grandir à l’intérieur de nos autonomies, de pouvoir construire des actions collectives au sein de nos cadres de vie, de nos luttes conjointes. Le principal objectif qui est ou doit être constant, c’est de fortifier nos travaux et nos luttes avec l’appui de tous et toutes.

Nous pensons qu’un autre objectif de l’Autre Campagne est de stimuler et d’appuyer la naissance et la croissance d’autres groupes collectifs, d’autres luttes, d’autres travaux dans les quartiers, dans les écoles, les usines, les rues, etc., d’appuyer leur organisation qui soit toujours autonome, y compris à nos marges. Il est évident que nous devons chercher chaque fois à ce que plus de groupes et de personnes nous rejoignent dans une action collective et autonome mais ceci n’est pas conditionné à leur adhésion pour compter sur notre solidarité, notre soutien et notre fraternité. Nous pensons que ceci est la principale tâche de l’Autre Campagne, une tâche constante.

Une autre tâche immédiate est la configuration de nos principes et de nos proclamations, de notre éthique en tant que mouvement, de nos façons d’agir, de nous organiser et de décider, la discussion des points qui forment la colonne vertébrale de l’Autre Campagne. Nous pensons que l’Autre Campagne dans son ensemble est immature politiquement, éthiquement, collectivement et envers nous-mêmes. Et ceci se reflète dans les défauts que nous reproduisons dans nos assemblées et coordinations, dans nos erreurs. Ce n’est pas que l’Autre Campagne n’ait pas le droit à l’erreur mais bien que nous, l’Autre Campagne, groupes et individus qui la formons, devons lutter pour éliminer ces défauts, nous devons commencer à apprendre à cheminer, à nous écouter, à nous respecter, à travailler, à discuter et à décider sans ces défauts. En conséquence – et cohérence – nous ne savons pas nous écouter ni peut-être nous parler car souvent, quand nous parlons, nous ne cherchons pas à communiquer mais à imposer et disqualifier. Ceci est une de nos tâches prioritaires : apprendre à cheminer ensemble, à nous respecter, à nous soutenir de façon désintéressée, à être conséquents avec l’équité et l’horizontalité. Car tous ces principes ne nous servent à rien s’ils ne sont que des paroles. Nous en avons besoin dans les faits, dans chaque action, dans chaque pensée. Nous devons apprendre à être horizontaux, responsables, éthiques, honnêtes, conséquents.

Un objectif de l’Autre Campagne, c’est de ne pas abandonner nos travaux quels qu’ils soient, de les continuer et de les faire croître car le plus important dans l’Autre Campagne, c’est précisément le travail que nous y faisons, ses collectifs, ses organisations, ses individu(e)s. Le principal objectif de la Otra, c’est d’être dans les rues, dans les quartiers, peuples et communautés, dans les usines et les écoles, en développant l’organisation autonome de plus de gens et de groupes, de faire croître l’idée d’un autre monde, celui que nous construisons tous et toutes.

Un autre objectif important et qui, pensons-nous, doit être constant au sein de l’Autre Campagne, c’est la critique sérieuse et l’autocritique tant envers la Otra et ses actions qu’envers chaque collectif, organisation et individu car partant de nos critiques et autocritiques, nous pourrons travailler à l’élimination des défauts et des erreurs que nous pourrions faire et sans cela, nous ne pourrions pas grandir en tant que mouvement.

Les tâches d’information et de diffusion devront être assumées par tous et toutes sans créer de commissions centralisatrices qui contrôlent la propagande. C’est-à-dire que chaque collectif devra faire sa propagande de manière autonome et/ou avec qui il considère pertinent de le faire. Que ce soit par affinités politiques, de travail ou par région, ce sera la décision de chaque collectif, organisation, peuple ou personne tout en cherchant la coordination, dans cette tâche comme dans les autres, avec les autres groupes et personnes et ce, dans le but de nous soutenir mutuellement comme nous le pouvons, dans la diffusion des luttes, la diffusion des répressions menées contre nous, que ce soit l’élaboration de propagande, l’appui à l’élaboration de cette dernière, dans le partage des connaissances, des formes, du matériel et des infrastructures (si elles existent) afin de pouvoir publier notre propagande et de développer nos luttes et, le cas échéant, de nous coordonner à la réalisation d’actions d’information, de diffusion et de propagande à un niveau plus élevé, créant une coordination et non une centralisation, où nous coordonnons les nécessités, les soutiens, les luttes et les tâches toujours dans le respect des autonomies et des décisions des autres groupes. En ce qui concerne l’information et la diffusion, nous devons pointer ce que nous, l’Autre Campagne, cherchons, ce que voulons comme monde, en rendant publiques et en diffusant non seulement les actions de l’ensemble de la Otra mais aussi les actions d’autres groupes, de toutes les luttes au niveau local, régional, national et international, de la même façon que ce que nous convenons, que ce qui se passe dans l’Autre Campagne (les actions, les luttes, les répressions et les propositions) et ce, autant vers l’extérieur que vers nous-mêmes qui sommes déjà dans l’Autre Campagne.

A voir : la manière de nous informer de ce qui est décidé, proposé et fait par les autres groupes et personnes, de nous informer des critiques et autocritiques tant pour les autres groupes que pour le cheminement de l’ensemble de la Otra, de chercher et communiquer entre chaque espace de coordination de groupes et de personnes, entre toutes les entités adhérentes de l’Autre Campagne. Utiliser tous les médias nécessaires sans nous limiter à l’internet car nous savons que tout le monde n’a pas un ordinateur, surtout que la propagande, la diffusion, les appels à mobilisation ne doivent pas rester assujetties à ce seul média. Nous devons sortir dans la rue avec les gens. L’Autre Campagne ne peut s’isoler à l’intérieur d’elle-même. Nous devons donc rechercher les médias pour pouvoir communiquer entre les tous et les toutes, nous devons chercher des formes afin que ceux et celles qui n’ont pas accès à internet puissent avoir un accès à la communication pour le cheminement de l’Autre Campagne. Nous devrons communiquer entre nous nos propositions et critiques afin de pouvoir croître car nous ne pouvons pas attendre les assemblées pour nous informer les uns les autres des propositions des autres groupes. Peut-être chercher à ce que chaque espace de coordination que nous construisons ait une page web avec de la propagande, des médias électroniques et des écrits autonomes et collectifs, où tous et toutes pourraient avoir accès aux documents, à l’information, aux propositions et critiques. Il est évident que chaque espace de coordination, chaque entité devra chercher les manières d’arriver jusqu’à ceux qui n’ont pas accès à internet et de partager ce que ces compañeros et compañeras disent et font et que eux sachent ce qui se fait ailleurs.

Une autre tâche que nous ne pouvons laisser de côté, c’est la lutte pour les nôtres (prisonnier(e)s, recherché(e)s, harcelé(e)s, exilé(e)s, assassiné(e)s, disparu(e)s, expulsé(e)s). Nous savons qu’au fur et à mesure de notre avancée, la répression va croître et nous ne pourrons cesser de lutter pour les nôtres. Ceci est une tâche constante, en informant les gens, par des actions locales, régionales, sectorielles, que de ne jamais oublier aucun des nôtres, informer de manière constante les peuples, les hommes et les femmes sur la situation des prisonniers politiques, pourquoi ils sont emprisonnés, pourquoi on les a tués et pourquoi on les recherche, qui sont-ils, ce qu’ils faisaient. Que la population soit toujours au courant des nôtres par des mobilisations régionales, sectorielles, conjointes dans les espaces d’études et de travail des nôtres, dans les quartiers, dans les usines, dans les écoles. Que les villes se remplissent de tract et d’affiches sur les nôtres.

Nous avons dit que nous luttons pour tous et toutes les prisonnier(e)s politiques, les militants sociaux prisonniers, disparus, expulsés, exilés, recherchés, assassinés, qu’ils soient ou non de l’Autre Campagne. Ceci est une question de principes car l’existence de prisonniers et prisonnières politiques, disparu(e)s, recherché(e)s est contestable et cela va au-delà de l’idéologie ou de l’identité. Si nous pensons que la prison sert seulement à détruire l’humanité des hommes et des femmes, nous apprécierons encore moins que ce soit des militants sociaux qui sont emprisonnés, disparus, recherchés, assassinés, etc. Et nous lutterons pour leur liberté quelles que soient leur idéologie, leur identité ou organisation.

Quant à nos mobilisations, nous devrons veiller à la bonne diffusion de l’action car, tout à coup, il apparaît qu’il nous suffit de lancer des appels à mobilisation sur internet, et en plus d’appeler 12 ou 24 heures à l’avance. Si nous agissons ainsi, nos mobilisations ne pourront pas concerner plus que celles et ceux qui adhèrent à la Otra et peut-être même pas ceux-là. Nous devons nous mettre d’accord sur les actions et les diffuser largement avec une marge de temps considérable sauf en cas d’urgence où nous devrons agir en fonction de l’urgence, sans passer obligatoirement par les assemblées ni par les politiques d’alliance. En cas de répression, nous devrons hausser le ton qu’importe qui est réprimé. Il est évident que si les perredistas (membres du PRD – Parti de Révolution Démocratique) sont victimes de la répression, ce ne sera les dirigeants qui seront réprimés mais bien les gens. Face à toute injustice, nous devrons hausser le ton et nous mobiliser, sans que cela signifie que nous nous unissons à des mouvements du type de celui contre la fraude. Nous n’avons même pas besoin de nous mobiliser avec eux, nous pouvons le faire nous-mêmes, loin de leurs dirigeants mais bien en exprimant notre refus de la répression. Il est évident que notre solidarité n’est pas avec les structures dirigeantes mais bien avec les gens d’en bas et à gauche, les gens honnêtes. Et c’est pourquoi nous n’avons pas besoin d’une politique d’alliance avec ces groupes et organisations car nous n’allons pas agir conjointement à eux mais seulement exprimer notre refus de la répression.

Il est évident que lorsque la répression s’abat sur des mouvements-frères, notre réponse sera de même nature mais avec une plus grande raison d’être. Par exemple, dans le cas de Oaxaca, en dépit des dirigeants de l’APPO et de la CNTE (Coordination Nationale des Travailleurs de l’Education), nous exprimons tout notre respect et toute notre solidarité envers les gens du mouvement oaxaquénien qui est plus que l’APPO et la CNTE, c’est-à-dire plus que simplement leurs dirigeants et leurs supposés leaders. Notre fraternité est totale avec ceux qui sont dans la rue de Oaxaca, leurs mouvements, leurs collectifs, leurs peuples, leurs organisations, ceux qui sont là-bas sur les barricades. Il est évident que parmi ces gens se trouvent les compañeros et compañeras anarchistes et libertaires de Oaxaca et de « l’Autre Oaxaca ». Et au moment où l’état déversera toute sa stupidité et sa violence, nous devrons être prêts à sortir pour prendre les rues et les places et nous n’avons pas besoin d’une politique d’alliances pour cela.

Nous pensons que nous devons être présents dans les grandes mobilisations avec d’autres frères et sœurs : par exemple dans des mobilisations comme celles contre les organismes transnationaux comme l’OMC, le G8, le FMI, etc. Et dans ce cas non plus, nous n’avons pas besoin d’une politique d’alliances pour cela puisque la politique d’alliance doit servir à voir avec qui nous pouvons nous unir pour réaliser certains travaux ou actions. Nous pensons que nous devons être présents à ces mobilisations et nous mobiliser conjointement à d’autres ou de notre propre côté contre les infamies du capitalisme, du néolibéralisme, du pouvoir, de l’état et du gouvernement contre toute répression…

Nous devons travailler en commençant à construire les outils qui nous conduisent vers une action autonome et collective, équitable et horizontale. C’est-à-dire commencer à construire notre monde en même temps que l’on lutte pour détruire le monde du pouvoir et du capitalisme, en construisant nos milieux autonomes et collectifs dans tous les domaines de la vie sociale et humaine, les mécanismes, outils, espaces, et dynamiques qui impulsent et développent nos modes d’organisation collectifs, autonomes et dans tous les espaces de la vie : l’éducation, le travail, le logement, l’approvisionnement, la santé, les espaces d’organisation et de participation, etc. Commencer à penser comment nous voulons notre éducation, comment nous pouvons fournir le nécessaire pour vivre dignement, de façon autonome, équitable et collective où nous tous et toutes déciderions nos vies, nos chemins…

Nous devons commencer à nous doter notre mouvement et d’autres avec lesquels nous fraterniserions de nos propres médias autonomes et collectifs, tels des imprimeries, du matériel sonore, la réparation des locaux existants, des serveurs internet, etc. Tout ce qui est nécessaire et essentiel à notre action collective et notre mouvement, pour qu’il soit le nôtre, à tous et à toutes et qu’il soit géré collectivement, dans l’équité et l’horizontalité.

Voilà pour la réponse aux six points, à suivre dans le point 7, nos annexions de quelques documents, idées, rêves.

7 de ce qui manque

1 Sur les femmes, conséquences sur l’équité dans l’Autre Campagne

Le rôle de la femme dans l’Autre Campagne

… Si les femmes et les hommes se reconnaissaient sujets entre eux, de manière réciproque, il serait clair que le chemin emprunté par les femmes est polymorphe, suggestif, étonnant, digne d’être suivi. Les hommes feraient bien de mettre en crise leur masculinité et d’emprunter le chemin de ce qui est possible, de ce qu’ils ne sont pas, de se remettre en question ainsi que le contexte d’assurances et de certitudes dans lequel ils se sont conformés.

La lutte pour la reconnaissance et l’évaluation de ce que nous sommes a été difficile. Les femmes ont réussi avec beaucoup d’efforts à participer à l’espace public et politique sans que celui-ci lui ait garanti l’équité entre hommes et femmes. En tant que femmes, nous avons assumé notre responsabilité dans ces espaces. Pourtant, notre participation dans ces espaces, si elle nous a bénéficié, n’a pas été optimale puisqu’il existe une discrimination politique et sociale, ainsi que dans le travail, qui dans certaines situations, accentue nos oppressions. Un exemple est la double et même triple journée qu’ont eue à assumer certaines femmes en exerçant leur droit à participer publiquement et politiquement.

Face à cette situation, il n’est pas possible de parler d’équité. Si la situation des femmes dans le domaine domestique et l’espace privé n’est pas transformée, on ne peut parler d’une participation équitable entre les genres.

Dans ce processus, il est nécessaire de reconnaître nos ennemis. Nos ennemis sont-ils les hommes, les femmes ou les deux ? La réponse est NON, pas ces hommes et ces femmes qui se trouvent parmi nous. Nos ennemis sont celles et ceux qui, du pouvoir, nous vendent cette idée.

La reconnaissance de nos ennemis nous donne la possibilité de lutter les yeux ouverts, de ne pas nous user les un(e)s les autres, d’atteindre l’empathie entre nos oppressions, d’unir nos voix et nos forces afin de briser les relations sociales que nous a imposées le système qui soutient le pouvoir de ceux qui nous oppriment.

Nous savons que l’équité n’est pas seulement un problème des hommes envers les femmes ou vice-versa. Nous savons que ce ne sont pas tous les compañeros qui évitent leurs responsabilités ou agissent de façon inéquitable et irrespectueuse et qu’également ce ne sont pas toutes les compañeras qui assument leurs responsabilités et agissent de façon équitable et respectueuse. Car l’équité et l’absence d’équité, le respect et l’absence de respect, le fait d’assumer ses responsabilités et de les éviter ne sont pas uniquement un problème du genre masculin ni non plus féminin. Ceci est une question de POUVOIR et le pouvoir n’est pas uniquement et exclusivement masculin comme la soumission n’est pas exclusivement féminine. Nous, hommes et femmes, apprenons à exercer le pouvoir sur les autres sans distinction de genre. Nous vivons l’oppression sans distinction de genre et sans l’exclusivité d’un genre qui nous opprime. Il est clair qu’historiquement et de manière générale, l’oppression sociale est celle de l’homme sur la femme et nous devons travailler sur les consciences pour pouvoir éliminer ces défauts que la société nous a inculqués. L’oppression de genre de l’homme sur la femme a été généralisée à travers l’histoire mais ceci n’implique pas que chaque homme opprime chaque femme, ni que chaque femme est opprimée par les hommes, ceci n’implique pas que la femme ne parvienne pas à opprimer l’homme. Nous savons que l’oppression n’est pas une exclusivité de l’homme envers la femme. Si la société porte le défaut du machisme, c’est aussi avec la participation des femmes en inculquant aux hommes la merde de la suprématie des hommes sur les femmes, la merde de valoir plus et de mériter plus et d’inculquer aux femmes la merde de l’obéissance aux hommes et de sa non-remise en question, de se sentir inférieure. Cela signifie que le défaut du machisme est dû aux hommes et aux femmes et que l’oppression vient des hommes et des femmes, en première instance, de ceux qui dominent la vie, ceux qui ont le pouvoir, ceux qui pensent et défendent ce système et qui, de la même façon, sont des hommes et des femmes. Nous savons que l’oppression sociale vient du défaut humain du pouvoir et ce pouvoir génère iniquité entre les personnes et nous fait reproduire ces défauts que ce soit au niveau personnel dans nos familles, nos couples, avec nos camarades de travail, d’école. Nous reproduisons cette merde que nous ont inculquée le système et le pouvoir au niveau personnel et dans tous les domaines de la vie envers chacun sans distinction de genre. Le système et le pouvoir se sont consacrés à inculquer ces vices de pouvoir en chaque homme et femme pour pouvoir s’entretenir, car si la société et ses individu(e)s n’avaient pas ces vices du pouvoir (et pas seulement le machisme, il y a des milliers de vices de pouvoir dans toutes les questions de la vie sociale et personnelle, et pas seulement en ce qui concerne le genre), le système serait bien plus faible. Pour survivre, se fortifier et ne pas s’effondrer, il a besoin que nous tous et toutes reproduisions ces vices et que nous nous les approprions.

Le machisme est donc un vice du pouvoir, une iniquité de genre qui est reproduite par les hommes et les femmes en l’inculquant dans les sociétés, un vice du pouvoir et une iniquité que nous devons combattre pour être conséquent(e)s avec nos paroles que nous soyons hommes ou femmes. Mais au-delà du machisme, ce que nous devons combattre sans relâche, c’est l’idée du pouvoir, qu’il vienne de l’homme ou de la femme puisqu’il a été dit ici que le pouvoir n’est pas une exclusivité de l’homme ni même de la question des genres (à d’autres niveaux). La femme peut – et arrive à – exercer le pouvoir et l’oppression de genre entre hommes et femmes (même si les formes peuvent être différentes) et ceci est aussi condamnable que le machisme. Et c’est le devoir non seulement de la femme de le combattre mais également de tous et toutes qui désirons de tout notre cœur un monde différent et une vie juste et équitable dans toutes ses formes et ses rapports.

Nous pensons que tout cet exposé que nous réalisons à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Autre Campagne n’est pas seulement une question de lutte politique mais va bien au-delà d’une consigne et d’une revendication politique. Nous pensons que ces principes et postulats sont bel et bien une revendication d’une lutte sociale dans tous les aspects de la vie de la société, des femmes et des hommes. Nous devons lutter pour une conséquence sociale et humaine dans le politique, le social, le collectif, le familial, le couple et l’individuel, porter ces idées jusqu’au plus profond de nos êtres car pour pouvoir transformer une société, nous avons besoin de nous transformer nous-mêmes.

Le rôle que joue la femme à l’intérieur de l’Autre Campagne doit être à équité avec l’homme car sans équité (de tous types), nous ne pourrions pas développer un mouvement comme celui que nous imaginons avec la Otra : équité dans la participation, les décisions et l’importance de nous tous et toutes.

Le problème de l’iniquité de genre est dû au pouvoir, ce défaut humain qui est revendiqué par celles et ceux qui prétendent dominer les hommes et les femmes et que nous reproduisons : une discrimination sociale, politique, humaine et de travail. Par exemple, la question des mères célibataires n’est pas due au fait qu’elles soient avec un homme ou non mais est due à la discrimination sociale, politique, humaine et de travail. Le problème persiste à cause d’un système d’exploitation, un vol de notre travail, lié à la discrimination au travail des femmes pour le fait d’être femme. La solution ne réside pas dans le fait qu’elles soient avec un homme ou non mais bien dans le système en lui-même. Il est clair que nous pensons que les pères doivent assumer leurs responsabilités (et dans certains cas, les mères aussi) concernant les soins et l’éducation des enfants pourvu que les mères soient d’accord car en assumant toutes les responsabilités, elles ont le droit de décider si le père aura la possibilité de vivre avec les enfants. En cas de violence, nous pourrions imaginer l’erreur et le risque que constitueraient pour les enfants la cohabitation avec cette personne (qu’il s’agisse du père ou de la mère), mais il est évident que lorsque le père ne délaisse pas ses responsabilités envers ses enfants, il a tout le droit d’exercer sa paternité avec la mère ou non.

Nous exhortons tous les hommes, les femmes et les « comme ils se conçoivent » à assumer dans l’équité nos responsabilités mutuelles dans tous les aspects de la vie (politiques, familiales, au travail, sociales, collectives et individuelles) dans le but de poursuivre notre action et notre pensée vers ce que nous proposons comme Autre Campagne et comme société.

Nous exhortons les compañeros pères qui ont souscrit à la « Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone », ceux qui font partie de la Otra et de la société en général à assumer leurs responsabilités envers les enfants. Il ne sert à rien de parler de conséquence politique si celle-ci ne s’étend pas à toute notre vie (aux mères aussi le cas échéant) pour pouvoir obtenir les conséquences de ce que nous décidons et voulons qui soit l’Autre Campagne et le mouvement libertaire, quelque chose de social, de juste, de différent, d’horizontal, d’équitable et de collectif, une société nouvelle.

Nous exhortons les compañeras à briser les chaînes de l’oppression puisqu’une partie du problème est la soumission et la résignation.

Nous exhortons les hommes et les femmes de la même façon à rompre avec le pouvoir, à ne pas reproduire la suprématie, à ce que personne n’ait plus de valeur qu’un autre, à ce que les hommes n’oppriment ni hommes ni femmes et à ce que les femmes n’oppriment ni femmes ni hommes, à ce que les hommes ne reproduisent pas une supposée supériorité sur les femmes ou sur des hommes.

Le principal défaut est le pouvoir, c’est de lui que viennent les inégalités, les iniquités sociales, de genre, culturelles, etc. Détruisons-le afin de construire un monde sans oppressions, sans iniquités, sans discriminations.

2 exemples d’idées et de propositions issues des réunions de la 5ième brigade y koyotl yahuali et qui, dans le futur, pourraient être construites, être affinées et élaborées complètement par qui voudrait les finaliser

Nous avons dit qu’il était nécessaire de travailler à la construction de nos propres formes pour nous approvisionner de ce dont nous avons besoin. Dans ce sens, voici quelques exemples que nous pensons qu’il faudra un jour commencer à construire collectivement. Nous ne pensons pas qu’il s’agit de propositions mais bien d’exemples de propositions vers lesquelles nous pensons que nous devons travailler…

2.1. Nous avons discuté des possibles propositions dans le cadre de l’Autre Campagne et bien qu’il ait été succinctement exposé deux débuts de propositions que nous n’avons pas élaborés nous-mêmes mais que quiconque le désire peut finaliser et compléter, spécialement celles et ceux impliqué(e)s directement à l’intérieur des milieux envers qui sont dirigées ces propositions.

Parler de l’Autre Campagne signifie ou doit signifier pour nous la construction d’un mouvement différent où diverses luttes de partout sont menées à bien, signifie la construction d’espaces autonomes et solidaires où, entre tous et toutes, nous pouvons construire les solutions à nos problèmes et nos autonomies dans la réalité sociale et collective, où tous et toutes pouvons construire le soutien mutuel et la solidarité au sein de ce mouvement en construction et en pensant à certaines problématiques au sein de nos sociétés. Nous pensons en premier lieu à la situation des mères et des pères qui élèvent seul(e)s leurs enfants sans aide ni soutien de leurs compañeros ou compañeras. C’est-à-dire qu’au sein de l’Autre Campagne doivent se construire des dynamiques de solidarité ou de soutien mutuel entre nous tous et toutes qui la constituons. Dans les discussions d’où émerge cette proposition de proposition, a été exposée la possibilité que la Otra commence par chercher la construction d’espaces et d’alternatives autonomes, collectifs, dignes et propres aux peuples, aux hommes et aux femmes.

Dans ce sens, nous pensons que le principal but de l’Autre Campagne n’est pas de constituer une en-tête ni seulement de réaliser des rencontres sectorielles ou régionales pour discuter. Les organes de coordination ne doivent pas être des organes (où nous serions tous et toutes) de décision ou de représentation seulement mais aussi de coordination des différentes luttes et de nos besoins à la Otra, une réelle coordination pour une lutte autonome, équitable et collective. Ces organes de coordination ne doivent pas seulement déboucher sur la coordination des visites d’un délégué 0 ou 2378. Son principal objectif devrait être de coordonner les luttes et la solidarité entre nous, de nous aider mutuellement à la construction des autonomies, un espace où nous cherchons à solutionner nos problèmes et à développer nos luttes avec l’appui de tous et toutes.

Dans ce sens, nous pensons que le principal but de l’Autre Campagne n’est pas seulement de coordonner les visites des délégués mais la construction d’outils collectifs qui nous mènent à la construction de nos propres autonomies dans un environnement de respect mutuel et de collectivité. La Otra ne servirait à rien si elle ne commençait pas à développer les luttes et les solutions de nos propres besoins collectifs.

Retour à la proposition sur les problèmes des « mères et pères célibataires ».

A l’intérieur de l’Autre Campagne, nous avons des milliers de personnes de diverses régions du Mexique et du monde. Nous partons de docteur(e)s, de maçon(ne)s, de professeur(e)s, de vétérinaires, d’agronomes, de paysan(ne)s, de plombier(e)s, d’ouvrier(e)s, d’universitaires, de charpentier(e)s, de pédagogues, et à la fin, nous avons des gens avec une infinité de professions, de parcours, de connaissances et de savoirs qui doivent contribuer à la construction de nos autonomies et de nos collectivités. Nous sommes des milliers de gens qui avons mille connaissances et savoirs différents et nous devons nous occuper de nous soutenir pour la solution autonome de nos problèmes. Et à propos de la situation des mères et des pères célibataires, nous pensons que l’un des problèmes principaux, sans être l’unique ni le plus important, est la problématique des soins aux enfants pendant les heures de travail. Et en nous basant sur cette situation, nous pensons que nous, la Otra, devons chercher la solution à ces problèmes par nos propres moyens autonomes et collectifs. Nous pensons que nous devons chercher à construire les outils et les moyens nécessaires à cela et à tous les autres problèmes.

Nous avons dit que cette proposition était une proposition, même très diffuse. Mais nous pensons qu’entre nous tous et toutes et avec le temps, nous pouvons chercher les formes pour nous soutenir et solutionner le problème. Nous pensons que nous devons tout d’abord chercher la possibilité d’élaborer un projet autonome et collectif de garderies d’enfant avec d’autres formes de soins et d’éducation des enfants où les mères et/ou pères seraient chargés eux-mêmes de planifier l’éducation, la garderie et l’alimentation. C’est-à-dire construire une garderie autonome et collective où nous-mêmes serions les acteurs des formes et des moyens de soins et d’éducation de nos enfants, où nous serions aussi chargés de la production de certains aliments pour les enfants, avec le soutien mutuel de tous ceux et toutes celles de l’Autre Campagne, autrement dit avec les savoirs, le travail et les techniques. Soit dans la Otra : des maçon(ne)s, des plombier(e)s, des charpentier(e)s, des architectes, des peintres, des dessinateurs(trices) qui peuvent contribuer à la planification et la construction équitable des installations. Nous avons des pédagogues, des professeur(e)s, des psychologues, des docteur(e)s et des gens possédant des connaissances et des savoirs reliés aux soins et à l’éducation des enfants. Nous pouvons donc contribuer à l’élaboration d’un plan autonome de soins et d’éducation. Nous avons des paysan(ne)s, des agronomes et des gens possédant des connaissances et des savoirs sur tout ce qui est nécessaire à la production autonome, collective et biologique d’aliments en zone rurale et urbaine. Nous pouvons concevoir des projets destinés à nous fournir des aliments pour les enfants. Il est clair que dans le cas où s’élaboreraient ces projets, il nous manquerait l’espace pour le construire. Nous pourrions aussi élaborer des projets collectifs et autonomes qui aident à soutenir ces initiatives ainsi que l’alimentation non seulement de la garderie mais aussi des familles. Ce projet, qui a d’abord été pensé pour la garderie, pourrait comprendre des centres de détente et de construction des connaissances (quelque chose comme des écoles) de tous les degrés et besoins dont nous serions nous-mêmes les « gérants » et les constructeurs, où nous-mêmes définirions les connaissances.

A propos des garderies, ce serait évidemment les parents qui organiseraient la mise en route et la continuité et définiraient les soins et l’éducation et leurs formes pour leurs propres enfants. Et encore, nous parlons ici de soutien aux mères et aux pères célibataires, mais cela ne les concerne pas exclusivement mais nous pensons à eux en premier lieu. Des garderies où nous-mêmes pourrions construire nos formes de nous éduquer et de nous soigner en faisant grandir l’idée d’appui et de respect mutuel, d’équité, de collectivité et d’autonomie.

Une autre idée qui est apparue, c’est la construction d’espaces autonomes et collectifs de production d’aliments biologiques. Au sein de la Otra et de groupe frères, il y a des gens qui ont des savoirs en ce qui concerne la production biologique d’aliments y compris dans les milieux urbains. On pourrait commencer à réaliser des ateliers entre nous, dans les quartiers, les usines, les écoles, avec l’idée que ces savoirs se répandent dans la société et qu’à un moment, nous ayons une production autonome et collective, peut-être par quartier, colonia, groupes d’immeubles, usine ou école dans le but de pouvoir collectivement et de façon autonome subvenir à une partie de nos besoins, notamment les légumes ou l’eau et ainsi de changer notre rapport à la terre mère, changer nos habitudes en ce qui concerne le logement, le rejet de nos déchets aussi bien ceux que nous produisons (excréments et urine) que ceux que nous consommons, en passant par une utilisation de nos ressources d’une manière consciente et éthique comme l’approvisionnement en eau, son filtrage, son chauffage et jusqu’à son potabilisation pour la consommation humaine, sa réutilisation, en recherchant la santé humaine, sociale et écologique à travers les différentes techniques de permaculture ou des écotechniques. De cette manière, nous pourrions construire, en plus d’une meilleure relation à la terre mère, des outils qui nous aident à la construction de notre autonomie, de notre liberté et d’un esprit collectif…

La construction de nos espaces collectifs d’approvisionnement, comme des tortillerias autonomes et collectives, où nous n’achèterions pas à Maseca ou à Minsa (grosses entreprises de farine de maïs) mais à nos compañeros et compañeras qui sèment le maïs et nous vendent les excédents non utilisés pour leur propre consommation, que nous payerions le prix juste pour leur travail et leur production. Des tortillerias autonomes et collectives où l’on vendrait des tortillas sans fertilisants chimiques et transgéniques, des tortillas pour lesquelles on ne paierait pas aux riches mais où l’on paierait le juste prix du kilo de tortilla : le prix du maïs, le transport, le nécessaire à la conservation des tortillas et le prix de la récupération économique de celui ou ceux qui servent et y travaillent. Toujours des prix justes, sans intermédiaires, sans désir de s’enrichir mais celui de construire des espaces collectifs autonomes qui nous permettent de construire des réseaux d’échanges, de commerce et de consommation équitables et collectifs. De la même façon, nous pouvons imaginer des magasins de légumes collectifs et autonomes qui fonctionnent de la même façon et qui contribuent à la création d’autres espaces d’approvisionnement collectif, autonome, équitable et juste.

Une autre idée que nous pourrions développer serait la construction de nos propres espaces autonomes, collectifs et libertaires : des centres de construction des connaissances (quelque chose comme des écoles) qui seraient faits par et pour nous, où nous tous et toutes en serions les acteurs, les responsables et où les tous et les toutes seraient l’organe de décision et de construction… Des bibliothèques sociales et communautaires.

Peut-être dans le futur, nous commencerons à construire ces espaces à nous, collectifs, autonomes, libertaires où nous donnerons un autre sens à l’éducation, à la production, au travail, à l’alimentation ; où nous construirons nos propres espaces sociaux, en apprenant à agir dans l’équité, la solidarité, le collectif, l’horizontalité, le soutien et le respect mutuels…

Ces idées ne sont pas des propositions dans l’immédiat mais bien des idées pour qu’à l’avenir, nous puissions construire des propositions aussi bien au sein de l’Autre Campagne qu’à l’extérieur, dans les quartiers, les écoles, les usines, les villages et les colonias, à l’intérieur des hommes et des femmes, entre individus libertaires…

Sur l’autre manière de faire de la politique…

Dans les discussions de notre collectif, nous avons vu qu’il était nécessaire de discuter bien d’autres points mais nous considérons celui-ci urgent puisque dans le langage de la Otra ou plutôt dans celui de ceux qui sont à la Otra, cet objectif a été élevé comme symbole. Cependant, nous voyons qu’il est encore flou car tout à coup, il est possible qu’il soit manipulé par des opportunistes et des profiteurs car cet objectif peut se prendre par beaucoup de côtés…

Tout à coup, peut surgir le cas où la manoeuvre opportuniste utilise cet objectif, cette proclamation pour manipuler les assemblées et tenter d’imposer ses positions et ils ont l’habitude de l’utiliser de cette manière, c’est-à-dire que l’autre façon de faire de la politique serait la leur et que les autres façons ne sont pas valables, les autres propositions ou les rejets de leurs propositions seraient en fait l’ancienne façon de faire de la politique (c’est ce qu’ils nous disent)…

En tant que brigade anarchiste adhérente de l’Autre Campagne, nous voyons cette proclamation comme un principe, un principe avec lequel l’anarchisme a toujours été proche… Pour nous, une autre façon de faire de la politique, ce n’est pas d’innover, non que ce soit mal d’innover mais nous pensons que ce principe ne parle pas d’innover ou de ne pas innover mais d’une autre façon de travailler, de faire de la politique, de vivre et d’être personnellement et collectivement. Une façon différente de celle de faire en haut, de celle du pouvoir. Pour nous, une autre manière de faire de la politique signifie travailler, parler et écouter honnêtement, avec le cœur, sans berner qui que ce soit, sans exclure quiconque de quoi que ce soit ni d’aucune responsabilité et que personne ne s’en exclue, ni d’aucune décision, d’aucun travail ou d’aucune parole. Nous pensons que l’autre manière de faire de la politique parle d’honnêteté, de fraternité, de solidarité, de désintéressement, d’être conséquents avec ce sur quoi nous disons lutter, de ne pas imposer, de ne pas dominer, de ne pas soumettre, de n’exclure personne, de ne parler à la place de personne d’autres que nous-mêmes, pour ceux et celles qui forment chaque espace de lutte…

Ceci est, à grands traits, nos définitions de ce principe parce que ce n’est pas un slogan, ce n’est pas un mot creux, ce n’est pas une proclamation, c’est un principe de travail et de lutte, d’auto-organisation sans exclure, sans discriminer, sans dominer, sans imposer… Un principe d’éthique sociale, politique et humaine. Et ici, nous disons que, en tant qu’anarchistes, nous nous identifions pleinement à ce principe. Parce qu’à travers l’histoire, les anarchistes (et pas seulement des anarchistes) ont revendiqué ce principe de faire la politique, la vie et la société autrement, d’une façon qui soit la nôtre, celle de tous et toutes, d’où personne n’est exclu, où l’on impose ni ne domine ni ne soumet personne, où entre tous et toutes, nous construisons la voix collective qui réside seulement dans les tous et les toutes que nous sommes…

Malheureusement, il y en a toujours qui manipulent ces principes pour leur bénéfice personnel, pour imposer leurs positions…

Bon, frères, sœurs, nous espérons pouvoir commencer le débat sur cette autre façon de faire de la politique, tout du moins entre nous et que, petit à petit, d’autres compañeros et compañeras se joindront à ce partage d’idées pour construire notre autre campagne où n’entrerait ni opportunisme, ni duperie, ni imposition, ni exclusion.

Transformons non seulement nos manières de faire de la politique mais aussi nos vies entières personnellement et collectivement de manière éthique.

Salut, anarchie et révolution sociale ! Vive l’Autre Campagne !

5ième brigade… anarchiste

Traduction Caro

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