<i>"The Name of Our Country is América" - Simon Bolivar</i> The Narco News Bulletin<br><small>Reporting on the War on Drugs and Democracy from Latin America
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Narco News Issue #42

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‘Imaginez que ces grands hôtels vous appartiennent, et que les journaux appartiennent aux ouvriers’

Après avoir été témoins de la destruction capitaliste de la nature et des êtres humains dans la péninsule de la Basse Californie, le Sous-commandant Marcos intensifie l’appel à l’expropriation des moyens de production


Par Al Girodano
L’autre journalisme avec l’Autre Campagne en Basse Californie du Sud

15 octobre 2006

La Paz, Basse Californie du Sud, le 14 Octobre 2006: L’avide procès d’appropriation de plus de 3,000 km de côte dans la péninsule de la Basse Californie par les chaînes d’hôtels internationaux et les spéculateurs d’immeubles entre autres industries, a mis les résidants et la nature en état d’attaque constante. Les plages vierges sont transformées en couteux pièges touristiques de grands buildings qui grandissent un peu plus chaque jour, de condominiums et terrains à coté de la mer qui sont vendus en anglais, en dollars. Au-delà, on peut voir de grands plans pour construire des terrains de golf; des propositions pour installer des casinos; des fonctionnaires publiques corrompus; et des politiciens qui prennent la terre des pauvres pour la vendre aux riches. Entretemps, les calanques et les baies qui autrefois comptaient 217 différentes espèces de fruits de mer, son transformées en égouts ouverts où chaque jour l’on ne trouve que des poissons morts.


Photo: D.R. 2006 Joshua Bregman
Un désastre de proportions épiques, irréversible et irrévocable pour la nature et pour les êtres humains. Il n’existe ni réforme lente, ni législation même si elle était appliquée, qui puisse arrêter cet appel à la mort qui termine avec la Basse Californie, la quatrième péninsule plus grande de la terre. De toute façon, peu importe, quand on voit que les membres de la classe politique Mexicaine, des individus sous-loués aux intérêts du capitalisme international, suivent ses intérêts et lancent les premières attaques pour tout achever. La destruction est visible partout dans le coin plus au sud de la péninsule, mais la douleur de ceux qui l’aperçoivent est en silence.

Néanmoins, vendredi et samedi, ce silence s’est transformé en parole. Le Sous-commandant Marcos écouta les témoignages de ceux qui ont vécu et qui doivent vivre dans les ruines de ce qui est arrivé à cet éden sur la terre –Marcos est arrivé en Basse Californie tôt vendredi matin, quand les autorités eurent retiré les menaces de l’empêcher voyager. Samedi après-midi, dans une atmosphère d’urgence dans sa voix, il suggéra un chemin pour sortir de cet enfer:

‘Imaginez que ces grands hôtels vous appartiennent, et que vous êtes les administrateurs… A Ixmiquilpan, en Hidalgo, une communauté d’indigènes gère un hôtel en tant que coopérative… Des membres de la communauté, aucun de leurs enfants auront à payer pour leur éducation. Parce que la richesse que se génère, suffit pour tout le monde.

Est-ce qu’il y a une organisation pour la défense de l’environnement, une agence gouvernementale, un conseil éditorial d’un journal, une proposition de loi dans un congrès local ou uneréforme’ suggérée par une âme charitable ou prétendant l’être pour terminer avec cet assaut milliardaire qui détruit cette terre, ses eaux, son air et ses habitants, avant que la dévastation soit irréversible? Non. Et c’est pour cela que suggérer simplement que les gens doivent récupérer ce qui leur avait toujours appartenu est si irrésistible. C’est aussi pour cela que le modèle d’expropriation de la terre est important pour résoudre les problèmes du coin nord de la Basse Californie– un modèle amélioré par EZLN en 1994 dans le coin sud d’un pays nommé Mexique, dans l’état de Chiapas’.

Vendredi, à Cabo San Lucas, dans la pointe de la péninsule, Marcos et tous ce qui l’ont accompagné, ont entendu les témoignages en détail de ce qui se passe partout dans la côte, lors d’un Forum à ciel ouvert que l’on nomma ‘Capitalisme : la terre, l’eau et le ciel’.

‘Il faut récupérer l’ejido

Sergio Rodríguez Aroña est entre ceux qui ont parlé. Sergio a marché trois heures depuis l’ejido El Centenario, près de La Paz, pour expliquer que dans son village ‘cent pour cent des propriétaires de la terre ont été chassés de leurs propriétés…aujourd’hui les nouveaux propriétaires construisent une colonie de gringos, Lomas del Centenario, et les anciens paysans sont les constructeurs et les bâtisseurs de ces gringos. Les nouveaux propriétaires ont desséché la moitié des mangroves tout au long de la baie d’eau salée pour y construire leurs maisons’ dit-il; ‘transformant l’eau de la baie en eau pourrie’. Il invita toute l’audience à venir visiter le site le lendemain.

Ce que Sergio raconte est vraiment triste mais vrai. Samedi, Marcos et un essaim de journalistes indépendants et commerciaux visitent le site et s’aperçoivent de l’odeur fétide, des poissons morts et des masses d’horrible matière couleur marron qui flottent le long de la côte, pendant que les habitants racontent leur version de ce qui s’est passé dans ce bel endroit (avant qu’il soit envahi par le capital). A un moment donné, le Delegado Zéro prit un des magnétophones de l’équipe mobile de l’Autre Journalisme et conduit l’entretien lui-même et rendit l’appareil à Kristin Bricker, pour qu’elle puisse rapporter avec plus de détails ce qui avait été dit, dans son prochain reportage.


Sergio Rodríguez Aroña et Subcomandante Marcos
Photo: D.R. 2006 Murielle Coppin
Dans la parcelle de terre où Sergio a grandit et là où son père Manuel Rodríguez Barrajan a été arrêté et mis en prison pendant trois mois pour avoir défendu la propriété communale de leur ejido, d’autres ont pris la parole pour raconter leur douleur et faire un appel à la résistance. Ce qui est intéressant dans cette lutte, c’est que ceux qui ont cultivé cette terre auparavant, qui y ont semé du coton, du blé, de la luzerne, ceux qui ont péché dans ces eaux des huitres, des moules, des coquilles Saint Jacques et autres fruits de mer, ceux qui ont péché la crevette et le poulpe ne les pécheront plus jamais , car il ne sont plus les propriétaires de ces terres; il s’agît d’un cas fermé, car la terre hélas a déjà été vendue aux étrangers.

Mais pour ceux qui habitent les rues de sable –sans asphalte, sans égouts, sans services publiques- au Centenario, le problème se voit d’une façon différente. ‘Nous devons nous organiser, nous-mêmes pour récupérer nos terres’ dit Sergio Rodríguez Aroña. Il y a un point à chaque virage de l’histoire où les griefs s’accumulent jusqu’au point de former une masse critique, jusqu’au point de briser la légitimité du système même qui les provoque. La Basse Californie du Sud se trouve sur une trajectoire de collision avec ce jour fatidique. Et cette fois ci, avec l’Autre Campagne, elle n’est pas seule.

La Doctrine de Macossay

Cette semaine a été marquée par la visite, en Basse Californie du Sud, de l’homme connu comme le Sous-commandant Marcos –au moins depuis qu’il est devenu cet homme il y a vingt ans dans la jungle de la Lacandona dans le Chiapas. Les autobus bondés de touristes nord-américains, les bars kitsch pour leur débauche de vacances de printemps tout le long de la zone d’hôtels touristiques –qui masque l’exploitation dont sont victimes tous ceux qui en travaillent, nettoyant les chambres, servant à table, tenant les jardins et faisant tout ce qui est qualifié de travail lourd- ont rappelé a Marcos ce qu’il avait vu janvier dernier sur les côtes de la péninsule du Yucatán, de l’autre coté du territoire Mexicain, lorsqu’il commença son voyage à travers tout le pays.

Vendredi, à Cabo San Lucas, il mentionna la situation que l’on trouve à Quintana Roo, où partout entre Cancún et Playa del Carmen, de Tulum à Chetumal, le ‘développement’ (doit se lire comme destruction) sur les côtes des Caraïbes augure ce que le pouvoir et l’argent ont réservé pour la Basse Californie du Sud. Il a aussi évoqué un des défunts de l’Autre Campagne, Julio Macossay (1949-2006), avocat environnementaliste et des travailleurs de Playa del Carmen, qui aida les habitants de ce village à s’organiser il y a dix mois pour mourir d’un problème de cœur le printemps dernier. Julio Macossay avait dit que ‘la destruction de la nature n’est pas l’œuvre du destin, de la mauvaise chance, ou de la volonté de Dieu, mais l’ouvrage de la volonté dévastatrice du capital’, s’est souvenu Marcos.

‘Toutes les entreprises qu’ils ont mis là-bas, les entreprises hôtelières, n’ont généré aucun emploi pour les habitants de Quintana Roo’, a dit le Sous-commandant, en insistant que les ‘tout inclus’ et autres services de vacances –style Club Med – ont fait venir la main d’œuvre d’en dehors de la province et même du Guatemala, pour construire et travailler dans leurs installations. Il appelle les Basse Californiens à se méfier des affirmations du gouvernement et des entrepreneurs lorsqu’ils énoncent que les développements touristiques génèrent du travail et des bienfaits pour les communautés locales (thème dans la vidéo de l’Autre Journalisme : Le Delegado Zero s’approche de Quintana Roo/ terre d’immigrants).

Mais ce n’est que samedi, dans le jardin de chez Sergio, que le Delegado Zero a approfondi, plus que jamais il ne l’avait fait le long du trajet de 10 mois de l’Autre Campagne, la question d’expropriation des moyens de production, sujet de discussion qu’il a introduit à Querétaro durant la Première Réunion Annuelle de Travailleurs, le 29 avril, et sur lequel il a insisté le 1er Mai.

Cela signifie précisément que des communautés entières et des travailleurs récupèrent les grands hôtels dans l’état de Basse Californie et ailleurs. ‘Dans ce pays, ce dont on a besoin, c’est d’un soulèvement civil et pacifique’, dit-il. ‘Les propriétaires des hôtels doivent partir ! Et les hôtels doivent appartenir aux habitants de la Basse Californie du sud!’.

Il signala que lorsqu’une situation devient si difficile, comme celle que vit la péninsule aujourd’hui, ‘tu luttes ou tu meurs’, ‘l’instinct des gens est de lutter pour ne pas mourir’, ajouta-t-il.

Par la suite il élargit le concept au-delà du fait que les communautés doivent reprendre les hôtels. ‘Imaginez’, dit Marcos, comme un rappel dirigé aux nombreux travailleurs des médias qui étaient présents : ‘imaginez que les journaux soient la propriété de ses travailleurs’.

A suivre…

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